© Copyright 1998 - TriStar Pictures, Inc.- All rights reserved.
Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#4. Les 3 Ninjas se déchaînent de Sean McNamara (1997)
Qu'on se le dise, lorsque l'on est mômes (on l'est toujours un peu, soyons honnête), on possède tous une faculté proprement exceptionnelle à s'amouracher de péloches (très) souvent indéfendables, fruit d'une patience presque d'ange pour s'infliger des visions à répétition de métrages qui, une fois l'âge adulte consommé, ne passerait même pas le quart d'heure d'une première séance, sans être éjecté de notre lecteur DVD.
Un attachement inexplicable, qui ravive la nostalgie d'une régression enfantine - voire adolescente - totalement assumée, et qui fait que même des années plus tard, on se délecte de revoir encore et encore les mêmes scènes, de répéter tous les dialogues avec une précision effrayante (c'est fou la manière dont notre cerveau retient une multitude de futilités), et de trouver affreusement génial le surjeu extrême d'une bande de comédiens à la carrière aussi fugace qu'un concept original à Hollywood.
Épuisant jusqu'à la moelle les ultimes effluves du pouvoir d'attraction du cinéma d'arts martiaux américain, exploité à toutes les sauces (genre vraiment) possibles, la saga 3 Ninjas incarne presque à elle seule l'idée d'un cinéma perdu, totalement conscient de ses limites et de sa déclinaison putassière tout autant qu'elle se sait aussi fin que du gros sel et constamment à la limite du nanar indéfendable.
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Quatrième opus mais surtout sommet insurmontable de cette saga de la honte, Les 3 Ninjas se déchaînent, quasiment une refonte du concept - budget confortable en prime - avec un nouveau casting encore plus insupportablement mauvais que le précédent, se savoure comme une dragée surprise de Bertie Crochue goût vomi, ou un Victor Wong déjà trop vieux pour ses conneries (mais seul lien réel entre chaque films de la franchise), partage l'affiche avec un Hulk Hogan assumant plus ou moins sa calvitie (mais qui mange toujours autant ses vitamines).
Partant d'un pitch résolument WTF (des méchants/ninjas digne du Club Dorothée, prennent en otage un parc d'attraction pour 10 millions de $, avant de se faire laminer par quatre mômes à peine prépubères), visant à " éprouver " les capacités physiques - mais pas scéniques - de ces jeunes héros (ou de hackeuse d'une petite voisine), la péloche, absurdement artificielle et effrontément incohérente (genre un public qui, même pris en otages, continue de profiter des joies du parc et de faire la queue pour chaque manège), joue la carte du rip-off de Die Hard sauce bambins avec une décontraction incroyable, alignant les prestations foireuses et les rebondissements faisandés dans une cacophonie de bruits et d'humour jamais communicatif et où même la justice ninja des plus ringards produits made in Cannon, perd ici toute sa substance.
Comme quoi, même nos souvenirs d'enfance ne sont pas tous bons à être remémorer.
Jonathan Chevrier