[CRITIQUE] : Locked Down

[CRITIQUE] : Locked Down Réalisateur : Doug Liman
Avec : Anne Hathaway, Chiwetel Ejiofor, Ben Kingsley, Ben Stiller,...
Distributeur : (Warner Bros. France)
Budget : -
Genre : Comédie, Romance, Action.
Nationalité : Américain
Durée : 1h58min
Synopsis :
Avec comme toile de fond, le confinement mondial afin d'enrayer la propagation de l'épidémie de coronavirus. Linda et Paxton décident de monter un braquage dans une des bijouteries les plus luxueuses de Londres.

Critique :

Gentiment dépouillé, profitant de l'anxiété induite par la pandémie pour baigner dans une irrévérence divertissante voire même étonnamment sarcastique et évasive, #LockedDown examine joliment le quotidien en plein confinement et les réflexions/incertitudes qui l'accompagnent. pic.twitter.com/VUVA1PzK32

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 20, 2021

S'il n'est pas facile ni même forcément plaisant de regarder un film qui nous confronte directement à nos dix-huit mois sous le joug de la pandémie du Covid-19, force est d'avouer que jusqu'à présent, de tous les films sur le sujet ayant été produit au milieu des différents confinements; Locked Down de Doug Liman est peut-être ce qui a été concocté de plus sympathique sur le sujet, même s'il demande au spectateur de gentiment laisser de côté toutes ses invraisemblances et autres errances narratives.
Cocktail étrange entre le - plus ou moins - film romantique et le film de casse, tout en ayant tout de la production bazardée à la va-vite jusque dans son script (entre les longs tunnels de dialogues et une intrigue qui ne sait pas toujours ou elle va), la péloche roule pourtant miraculeusement bien sa bosse, l'improbabilité étant aussi bien le poil culminant de son scénario (signé par un Steven Knight habitué aux contraintes d'un cadre limité - coucou Locke), que le moteur de la transition progressive d'une version stylisée du quotidien de confiné, à un fantasme purement romantique d'un braquage de haut vol à la nécessité toute relative mais familière (quitter un quotidien morne et une vie professionnelle insatisfaisante).

[CRITIQUE] : Locked Down

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Suivant les atermoiements distincts d'un couple séparé, Linda (PDG britannique d'une société de marketing reconnue, qui déteste son travail) et Spencer (un chauffeur-livreur frustré que son casier judiciaire ait retenu l'évolution de sa carrière), obligé de s'infliger une vie commune en plein confinement, mais qui va voir son calvaire s'illuminer lorsque un événement improbable survient (le second doit transporter un diamant coûteux lors d'un événement organisé par la seconde); le film, gentiment dépouillé, profite de l'anxiété induite par la pandémie pour baigner dans une irrévérence divertissante voire même étonnamment sarcastique et évasive, tranchant avec l'aspect réellement déprimant du Covid-19, ici non pas considéré comme une menace - réelle -, mais plus comme le véhicule d'une métaphore du monde moderne, oppressif et corrompu.
Le parti pris est osé (s'amuser d'une situation qui n'a rien d'amusant) mais fait souvent mouche, notamment dans l'exaspération d'une vie commune indésirée (permettant une nécessaire et brutale introspection sur les raisons de la dérive des sentiments), accouchant de plus d'une engueulade homérique à l'acidité savoureuse.
Couplé à l'abattage des comédiens - tous au diapason - ainsi qu'à la mise en scène intime - caméra au poing - de Liman, Locked Down examine (de manière mesurée certes) le quotidien en plein confinement et les réflexions/incertitudes qui l'accompagnent, sous le prisme d'une évasion so Hollywoodienne, légère (dans tous les sens du terme) et enlevée autant que pleine d'espoir, nous incitant à toujours jouir des petits plaisirs de la vie, même dans les heures les plus sombres de l'humanité.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Locked Down