Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La montagne rouge » de William Dieterle.
« Je ne veux pas de votre or. L’or m’intéressait autrefois. Mais il ne m’intéresse plus depuis cette guerre que j’essaye d’oublier. Mais ce n’est pas donné à tout le monde d’oublier. »
Tandis que la Guerre de Sécession touche à sa fin, le prospecteur et ancien soldat Lane Waldron est accusé du meurtre d’un négociant en or. Capturé par la milice, il échappe de peu au lynchage, sauvé par Brett Sherwood, un mystérieux inconnu qui pourrait bien être le véritable assassin. Désormais à couteaux tirés, Waldron et Sherwood sont bientôt rejoints par Quantrill, un général qui ne vit que pour poursuivre le combat et en tirer des bénéfices personnels…
« Vous êtes un soldat. Quantrill, lui, est un hors-la-loi »
De tous les bad guys qui ont peuplé l'ouest américain, William Quantrill demeure sans doute l'un des plus originaux. Et donc des plus intéressants. Et pour cause, l'homme fut doué d'une personnalité assez sombre et particulièrement vicieuse. En effet, s'il fut d'abord un instituteur érudit, il se transformera vite, à la faveur de la guerre de Sécession, en milicien intraitable menant avec ses hommes des actions de guérilla à travers l'Etat du Kansas pour le compte de l'armée sudiste. Avant finalement de basculer dans le banditisme pur et simple. S’autoproclamant général, il se livrera ainsi, à la tête de sa petite armée de rebelles, à des pillages systématiques et sanglants pour son propre compte. Mentor de Jesse James, il inspirera de nombreux westerns comme « L’escadron noir » (Walsh, 1940), « Kansas en feu » (Enright, 1950) ou encore « La femme qui faillit être lynchée » (Dwan, 1953).
« J’aurais tellement voulu que nous ne soyons pas dans des camps opposés »
En 1951, c’est William Dieterle qui s’intéresse à son tour à ce personnage à l’occasion de « La montagne rouge », unique western de sa riche filmographie. Un étrange western dans lequel on suit les mésaventures d’un mystérieux ancien soldat revanchard, qui voit en Quantrill un moyen de pouvoir continuer son combat. A l’évidence, le scénario est bâti ici sur l’argument de l’ambigüité. Ambigüité d’un nord qui permet de dépouiller de leurs terres (et de leurs mines) les sudistes partis à la guerre. Ambigüité de ce faux général dont les motivations réelles ne sont pas aussi nobles qu’il veut le faire croire. Ambigüité des sentiments qui pousse les personnages à se consumer corps et âme pour une passion soudaine avec un ennemi. Ambigüité surtout du héros qui voit ses convictions vaciller à mesure qu’on lui impose des crimes qu’il ne veut pas commettre. Mais ledit scénario se révèle assez fragile, se perdant dans quelques sous-intrigues (le triangle amoureux notamment) à l’intérêt assez relatif. Ce qui est un peu dommage car derrière le film ne manque ni de rythme ni d’action, offrant notamment quelques belles scènes de fusillades dans les impressionnants décors de cette montagne rouge. C’est aussi l’occasion de retrouver le toujours excellent Alan Ladd, entouré de quelques-uns des meilleurs seconds rôles de l’époque (Arthur Kennedy et John Ireland). Un casting qui mérite à lui seul le coup d’œil et qui rehausse l’intérêt de ce petit western de série B sans prétention mais pas dénué de qualités.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un nouveau Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (1.0) ainsi qu’en version française (1.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations du film par Patrick Brion et Jean-François Giré, ainsi que d’un documentaire sur Alan Ladd.
Édité par Sidonis Calysta, « La montagne rouge » est disponible dans la collection Silver en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD depuis le 3 juin 2021.
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