Don't Breathe 2 (2021) de Rodolfo Sayagues

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après le très réussi "Don't Breathe - la Maison des Ténèbres" (2016) de Fede Alvarez avec ses 157 millions de dollars au box-office Monde pour un budget d'à peine 10 millions, l'équipe s'est attelé tut logiquement à cette suite qui débute 8 années après la premier film. On retrouve à la production un certain Sam Raimi créateur de la trilogie culte "Evil Dead" (1981-1987-1993), Fede Alvarez également et son acolyte Rodolfo Sayagues qui sont tous deux co-scénaristes mais cette fois ils inversent un peu les rôles puisque ce dernier passe derrière la caméra pour signer son premier long métrage en tant que réalisateur. Notons que les deux hommes avaient collaboré aussi sur le remake "Evil Dead" (2013) de Alvarez et co-écrit ensemble. Précisons que Fede Alavarez poursuit dans le film d'horreur, car son quatrième film sera un remake de "Massacre à la Tronçonneuse" (2022)...

Donc quelques années après l'effraction dans son domicile, l'aveugle Norman Nordstrom vit reclus dans une cabane isolée façon survivaliste. Il semble apaisé désormais, vivant tranquillement en élevant une fillette qu'il a recueilli après l'incendie de sa maison. Mais quand la fillette est kidnappée, l'aveugle sort de son refuge et va se réveiller de sa torpeur pour faire payer ces ravisseurs comme une quête de rédemption... Dans le rôle du "Blind Man" on retrouve le charismatique Stephen Lang qu'on a pu voir entre temps notamment dans (2018) de Scott Cooper et "Mortal Engines" (2018) de Christian Rivers. La fillette est incarnée par Madelyn Grace aperçue dans quelques séries et dans un précédent film "Le Crime que je n'ai pas Commis" (2019) de Michael Feifer. Le reste du casting est surtout composé d'acteurs méconnus abonnés essentiellement à de petits rôles. Citons tout de même Brendan Sexton III vu dans "Boys Don't Cry" (1999) de Kimberley Peirce et "7 Psychopathes" (2012) de Martin McDonagh, Rocci Williams aperçu récemment dans "Un Homme en Colère" (2021) de Guy Ritchie, Adam Young vu dans le film d'horreur (2012) de Ole Bornedal, et n'oublions pas Christia Zagia qui était déjà dans le film précédent ainsi que dans "Millenium : Ce qui ne me Tue pas" (2018) toujours de Fede Alvarez... Des années ont passé, l'aveugle a vieilli et c'est apaisé même si son côté paranoïaque est toujours présent, et surtout toujours assimilé à une certaine peu de la solitude. Cette fois le home-invasion où il était le "méchant" s'inverse un peu puisqu'il est devenu plus "humain", plus sage si tant est qu'on ne le fasse pas c.... Les méchants sont cette fois des vrais salopards qui font passé l'aveugle pour un enfant de coeur et on a aucun mal à avoir envie que cette bande de psychopathes passe de vie à trépas. Malheureusement, le scénario passe la ligne jaune de la vraisemblance, où comment tirer sur la corde de la coïncidence jusqu'à l'usure.

Néanmoins, le début est une mise en place qui fait le job avec instauration du climax, et une entrée des méchants très efficace. La première partie dans un premier huis-clos est dans la veine du premier opus, direct, efficace, violent même si on tique parfois notamment sur un caisson qui ne s'ouvre que de l'intérieur, que les méchants n'ont pu ouvrir mais que l'aveugle ouvre juste en forçant un peu. La seconde partie débute après un twist tiré par les cheveux, la "coïncidence" de l'espace où l'expression "le monde est petit" prend toute sa place. Cette idée sur le papier assez savoureuse s'avère surtout invraisemblable de bout en bout et gâche un peu la dernière partie. Il faut presque occulter cette révélation pour rester de façon primaire sur ce second huis clos où les rôles s'inversent une fois de plus. On sent que les auteurs ont voulu faire plus fort genre deux fois plus d'effets, deux fois plus forts symbolisé d'ailleurs par ce "double" huis clos, double "paternité", double inversement de rôle mais on est forcément moins surpris surtout quand la "grande idée" du film s'avère le gros maillon faible. Heureusement, la mise en scène reste créative (quelques plans séquences, violence assumée, ombres et lumière...) et surtout l'aveugle alias Stephen Lang demeure un atout loin d'être négligeable, le pendant américain d'un Zatoichi en quelque sorte... En conclusion, une suite décevante qui pêche surtout par une fausse bonne idée mais le personnage, charismatique à souhait est une raison assez jouissive d'aller voir le film.