SYNOPSIS: À l'Opéra de Paris, Zoé , danseuse É toile de 35 ans à la carrière fulgurante, vit aujourd'hui dans l'excès : trop de fêtes, d'amants, d'angoisses ... Parce qu'elle n'a plus le niveau, on veut la renvoyer, mais Zoé va se battre contre l'institution, ses pairs et surtout contre elle-même pour décrocher une seconde chance. À ses côtés, Flora , 19 ans, une jeune danseuse noire, vient de rejoindre le Corps de Ballet et n'a que quelques mois pour s'intégrer et faire ses preuves. Et Sébastien , 38 ans, le tout nouveau Directeur de la Danse, flamboyant et ambitieux, qui veut faire briller l'Opéra au firmament de la danse mondiale ...
A l'instar de Jeune et Golri, L'Opéra (dans un tout autre registre) se révèle non seulement être l'une des nouveautés OCS de la rentrée, mais également une bien belle surprise. Nous avons ainsi eu l'occasion de visionner la première moitié de cette création qui comptera huit épisodes au total pour cette première saison (la seconde a déjà été annoncée). Durant ces tranches de vies d'une cinquantaine de minutes la série nous emmène au cœur de l'Opéra de Paris tout en se focalisant sur Zoé ( Ariane Labed) une danseuse étoile meurtrie par ses démons qui remettent d'ailleurs en cause sa carrière autrefois prolifique. N'étant pas connaisseurs des coulisses et méandres de l'Opéra de Paris (de toute manière la série demeure une fiction, comme le rappelle à notre bon souvenir le texte explicatif de début d'épisode) nous sommes entrés dans le programme totalement vierges d'informations à ce sujet. Le moins que l'on puisse dire c'est que la série fait mouche puisqu'elle a l'avantage de s'introduire en mettant en scène un personnage à la fois expérimenté des lieux mais aussi totalement outsider, ce qui constitue pour le téléspectateur un point d'entrée idéal.
Zoé a 35 ans, elle passe son temps libre à boire et à fumer dans des fêtes, à enchaîner les histoires d'un soir et à encaisser les douleurs de son corps éreinté...mais Zoé est pourtant également danseuse étoile. Une carrière qui tranche fondamentalement avec sa piètre et destructrice hygiène de vie. Et pour cause, comme elle va très vite le découvrir, tandis que les danseuses étoiles étaient pourtant jusqu'à présent intouchables, Zoé est sur la sellette. Et elle n'est pas la seule. Son cas risque toutefois de faire jurisprudence au sein de l'Opéra : son licenciement est dans les tuyaux car elle n'est plus au niveau d'excellence requis, et accepter un arrangement amiable pour échapper à la honte demeure pour elle totalement inenvisageable. Zoé compte se battre.
Si Zoé est le point d'entrée dans l'Opéra de Paris, elle n'en constitue toutefois pas une finalité. Le grand intérêt de la série est d'ailleurs de s'immerger dans le majestueux édifice et d'y observer la vie qui fourmille. Sébastien (l'excellent Raphaël Personnaz) doit ainsi en tant que nouveau Directeur jongler entre la réorganisation de l'Opéra assorti des fameux " licenciements " , les lubies de ses différents metteurs en scène (dont un qui souhaite des loups dans ses représentations), les blessures de ses danseuses et tout un tas d'autres sujets extrêmement prenants, le tout accompagné de son impeccable assistante Tiphaine ( Sarah Le Picard).
A côté de cela nous suivons bien sûr également le quotidien des différent(e)s danseur(e)s au sein d'un milieu où la concurrence et les coups bas font rage malgré quelques élans de solidarité. Car à l'Opéra de Paris tout le monde n'est pas logé à la même enseigne, une véritable chaîne alimentaire hiérarchique s'impose parmi les danseuses et danseurs qui n'ont pas toutes et tous la possibilité de passer des auditions comme ils/elles le souhaiteraient. Tout ce petit monde gravite néanmoins directement ou indirectement autour d'un même personnage : la fameuse Sébastien et ses bras droits qui tentent de la désamorcer. Zoé . Cette dernière devient rapidement malgré elle le symbole des conséquences de la réorganisation de l'Opéra de Paris, un chamboulement qui n'est pas vu d'un bon œil par tout le monde. La " révolte " s'organise, avec d'un côté ceux qui la font vivre et de l'autre
Zoé. Bien que l'équilibre ne soit pas toujours très bien trouvé, car Zoé reste tout de même un personnage assez antipathique que nous avons parfois envie de secouer un bon coup, nous restons extrêmement curieux de la voir réussir ou échouer dans sa quête visant à prouver qu'elle ne mérite pas de finir au rebut des danseuses étoiles. Ici pas de grand méchant ou de vile motivation à combattre puisque même si le téléspectateur ressentira envers Zoé un minimum d'empathie pour la soutenir dans son combat, il comprendra également aisément les motivations de Sébastien et de la réorganisation qui fait trembler les fondements sociaux de l'Opéra. Chacun choisira ainsi son camp, sans que les dés ne semblent forcément jetés d'un côté ou de l'autre. Disponible dès le 7 septembre prochain sur OCS Max,
Durant ses quatre premiers épisodes la série réussit ainsi avec brio à nous présenter l'envers du décor, ses personnages, leurs quotidiens personnels respectifs et les enjeux qui vont dominer ce qui constitue avant tout pour eux leurs véritables vies avec un grand V : car une fois entrés à l'Opéra de Paris, il n'y a plus beaucoup de place pour autre chose. Dévotion et abnégation semblent faire partie des règles du jeu. La série arrive tout particulièrement, sans que nous ne sachions toujours si cela est véritablement voulu ou non, à créer une certaine ambivalence vis-à-vis du personnage de L'Opéra est une jolie production qui mérite sans aucun doute le détour et dont nous attendons avec grande impatience la possibilité de découvrir la seconde partie de saison.
Crédits: OCS