On ne s'attendait plus vraiment à des suites après la trilogie originelle "Kenshin le Vagabond" (2012), "Kenshin Tokyo Inferno" (2014) et "Kenshin : la Fin de la Légende" (2014) déjà de Keishi Ohtomo. Cette suite et (presque) ultime volet des aventures de l'ex-samouraï armé d'un sabre à lame inversée a été produit simultanément avec "Kenshin : le Commencement" (2021), prequel qui clôt et ferme la boucle. Adapté du manga éponyme en 28 volumes (1994-1999) de Nobuhiro Watsuki, ces deux derniers films semblent aussi avoir été retardé suite au scandale sexuel concernant l'auteur. En effet Nobuhiro Watsuki a été arrêté et condamné en 2017 pour détention d'images pédopornographiques ce qui a repoussé la publication des derniers tomes, et donc en toute logique la production des films. Le réalisateur-scénariste reprend sa saga avec la même équipe après avoir signé entre temps plusieurs films dont "Himitsu" (2016) et "Museum" (2016)... 1879, alors que Kenshin vit enfin paisiblement avec Kaoru des nouveaux ennemis arrivent et semblent en vouloir à Kenshin. L'ennemi en question Enishi Yukishiro est prêt à mettre le pays à feu et à sang pour se venger de Kenshin et pousser le héros à faire face à son passé pour un dernier combat...
La plupart du casting est de retour avec en premier lieu Takeru Satoh qui incarne encore Kenshin, acteur de "Real" (2013) de Kiyoshi Kurosawa et qui a entre temps tourné assez peu mais citons le film "Ajin : Semi-Humain" (2017) de Katsuyuki Motohiro. A ses côtés on retrouve ses fidèles amis interprétés par les mêmes acteurs également que dans la trilogie avec Emi Takei vu entre temps dans "Terra Formars" (2016) de Takashi Miike, Munetaka Aoki dont les titres phares restent "Battle Royale II : Requiem" (2003) de Kinji Fukusaku et "Hara-Kiri : Mort d'un Samouraï" (2011) de Takashi Miike, Yu Aoi notamment vu dans (2012) et "Vers l'Autre Rive" (2015) tous deux de Kiyoshi Kurosawa, Yosuke Eguchi qui retrouve son partenaire Takeru Satoh pour la 5ème fois depuis "Goemon" (2009) de Kazuaki Kiriya et vu dernièrement dans "Bleach" (2021) de Shinsuke Sato. Citons encore d'autres protagonistes présents dans les deux derniers épisodes avec les acteurs Tao Tsuchiya, Ryosuke Miura, Ryunosuka Kamiki et Yusuke Iseya. Puis enfin citons Mantaro Koichi vu dans "Death Note : the Last Name" (2008) de Shusuke Kaneko, Shingo Tsurumi vu dans "The Age of Shadows" (2018) de Kim Jee-Woon qui retrouve son partenaire Shinnosuke Abe après "Shiori" (2009) de Yusuke Sakakibara, ce dernier retrouvant aussi Yusuke Iseya après "13 Assassins" (2012) de Takashi Miike, puis enfin Mackenyu qui retrouve Ryunosuka Kamiki après "Jojo's Bizarre Adventure Diamond is Unbreakable Chapitre 1" (2017) de Takashi Miike et vu dans le plus hollywoodien "Pacific Rim : Uprising" (2018) de Steven S. DeKnight...
Lorsque le film débute Kenshin est désormais connu, comme légende mais aussi comme un homme qui a tourné une page. Il vit désormais heureux avec ses proches dans une ère Meiji qui avance désormais sereinement vers la modernité après les événements sanglants provoqués par Shishio. Mais cette fois le passé rattrape le héros ce qui va obliger à en apprendre davantage sur sa célèbre cicatrice en forme de croix qui hantait déjà les aventures précédentes. Ce 4ème opus offre quelques atouts de choix, un casting cohérent et fidèle puisque identique aux premiers films malgré les années, une histoire qui doit se clore en en apprenant évidemment plus sur les secrets entourant la cicatrice, et la reconstitution historique (avec décors et costumes) toujours aussi séduisante. Malheureusement plusieurs points interpellent, voir s'avèrent peu crédibles comme Saito/Eguchi qui s'en sort encore (symptomatique des survivants invraisemblables trop nombreux de la saga, peut-être le plus gros défaut !), et que penser d'une vengeance qui arrive si tard sans réelle raison autre que de permettre une nouvelle histoire pour les auteurs ?! On note également que cette fois le film n'assume pas assez la multitude de ses protagonistes, le scénario est un peu trop focalisé sur le trio principal délaissant ainsi les rôles secondaires centraux qui avaient pourtant toute leur place dans la trilogie originelle. Mais Ohtomo assure une fois de plus niveau mise en scène, oscillant entre intimité et émotion avec les scènes de combats et d'action toujours aussi éblouissante et d'une fluidité qui force l'admiration. Ce grand final est un chouïa décevant mais clôt logiquement une saga flamboyante en attendant le prequel qui permettra vraiment de fermer les portes. UN très bon moment.
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :