Après quatre films qui se suivent chronologiquement sur les années 1877-1879, "Kenshin le Vagabond" (2012), "Kenshin Kyoto Inferno" (2014), "Kenshin : la Fin d'une Légende" (2014) et "Kenshin l'Achèvement" (2021) voici dont le dernier acte, ou plutôt le premier puisque ce film produit simultanément avec "... l'Achèvement" est en fait un prequel qui permet d'obtenir les réponses à toutes les questions qu'on aurait pu se poser sur le passé de Kenshin alias Battosai lors des autres premiers films. Rappelons que ces deux derniers opus de la saga ont tardé à sortir bien avant le Covid puisque l'auteur du manga éponyme (1994-1999), Nobuhiro Watsuki a connu des démêlés avec la justice en 2017 à propos de possession d'images pédopornographiques. Le réalisateur-scénariste Keishi Ohtomo termine donc sa saga chanbara (film de sabre japonais) en revenant aux origines de son héros, ex-samouraï devenu le vagabond justicier au sabre à la lame inversée... Dans les années 1860, le jeune Himura Kenshin devient un assassin redouté sous le nom de Hitokiri Battosai alors que le pays connaît des troubles importants qui vont amener à l'ère Meiji qui vont chambouler toute la société. Le destin de Battosai va prendre un tournant inattendu lors d'un assassinat qui va être suivi d'une rencontre marquante avec une femme nommée Yukishiro Tomoe...
Le rôle titre est incarné pour la 5ème fois par Takeru Satoh qui reste ses films et son rôles les plus connus mais dont on peut citer aussi "Goemon" (2009) de Kazuaki Kiriya, "Real" (2013) de Kiyoshi Kurosawa et ""Ajin : Semi-Humain" (2017) de Katsiyuki Motohiro. On constate que cet épisode se démarque forcément de par son casting puisque cette fois il y a peu de personnages présents dans les autres films, un retour une quinzaine d'années auparavant expliquant cela. Néanmoins on note la présence de Yosuke Eguchi alias Saito Hajime qui est le seul avec le héros à être de tous les films tandis que l'acteur suit son partenaire Takeru Satoh depuis "Goemon", puis notons le personnage de Enishi Yukishiro incarné par Towa Araki vu dans "Bokyo" (2017) de Takeo Kikuchi et "You Turn To Kill" (2021) de Norivoshi Sakuma, mais qui fut in carné par un autre acteur alors qu'il est l'antagoniste principal dans "Kenshin l'Achèvement", à l'instar du personnage de Tomoe par contre interprétée une nouvelle fois par Kasumi Arimura actrice vue également dans des films comme "Sekigahara" (2017) de Masato Harada et "Cafe Funiculi Funicula" (2018) de Ayuko Tsukahara. Citons ensuite les acteurs Masanobu Ando vu dans "Kids Return" (1996) de Takeshi Kitano, "Battle Royale" (2000) de Kinji Fukasaku et "Big Band Love, Juvenile A" (2006) de Takashi Miike, Nijiro Murakami vu dans "Still the Water" (2014) de Naomi Kawase et "Sayonara" (2015) de Koji Fukada, puis Makiko Watanabe vu dans "Zebraman" (2004) de Takashi Miike, "La Forêt de Mogari" (2007) de Naomi Kawase ou encore "Himizu" (2011) de Sion Sono... Avec cet ultime film, prequel aux quatre films, on est en droit de s'attendre à un vrai film qui revient sur les origines de Kenshin. On s'attend à en apprendre ainsi plus sur son apprentissage avec Hiko Seijuro déjà abordé rapidement dans "Kenshin : la Fin de la Légende", on sait d'emblée qu'on va en savoir davantage sur Tomoe frère de Eneshi adversaire de "Kenshin l'Achèvement" et fiancée en deuil à l'origine de la cicatrice de Kenshin.
P remier bémol, le film occulte complètement l'apprentissage et donc nous n'aurons aucune information sur comment et pourquoi le jeune Kenshin à quitter son maître Hiko Seijuro alors qu'il n'avait que 13-14 ans. Etonnant pourtant puisqu'une séquence nous montre comment Kenshin devient un tueur. Finalement on comprend vite que le film se focalise essentiellement sur l'histoire d'amour entre Kenshin et Tomoe, résultat, un film avec beaucoup moins de séquence action, beaucoup moins de combat et de duel, pour un film qui se démarque des autres films de la saga avec une dose de romanesque plus marquée. Malgré un début musclé et efficace dans la lignée des superbes combats au sabre des premiers films, la suite est une longue vie quotidienne en couple durant laquelle Keshin et Tomoe voit leur sentiment évolué. Cette partie, bien que touchante, s'avère bien longue et prends sans mal au moins la moitié du film qui dure tout de même environ 2h15. Le film se repose trop sur l'histoire d'amour, use encore de flash-backs répétitifs sans réellement approdondir. Par contre on apprécie toujours autant la chorégraphie des combats même si cette fois c'est plus parcimonieux, esthétiquement c'est toujours cohérent avec le reste de la saga, décors et costumes sont toujours attrayants avec en prime quelques plans vraiment magnifiques. En conclusion, cette ultime épisode quise devait de boucler la boucle omet trop de paramètre pour favoriser une histoire d'amour qui prend soudain trop de place à l'écran alors même que l'histoire de Kenshin avec Kaoru dans les quatre premiers films repose sur des non dits et l'imaginaire. Un final frustrant donc mais qui reste assez divertissant et assez émouvant pour maintenir à la saga un niveau rarement atteint pour des films chanbara.
Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :