SYNOPSIS: Au retour d'une course en montagne, Alex sauve Élise d'une tentative de suicide. Cherchant à comprendre les causes de son geste, il découvre que la jeune femme a été victime d'un viol. Le crime remonte à une semaine, mais Élise n'en a aucun souvenir car elle a été droguée et son agresseur a frappé lors d'une soirée en boîte de nuit où tout le monde portait des masques. Alex la convainc de porter plainte et met la rurale et la criminelle sur le coup. Alors qu'Angelo confie la jeune femme aux soins de Thérèse, une vieille amie qui aide les victimes d'agressions sexuelles à surmonter leur traumatisme, Alex mène son enquête et découvre qu'une jeune femme, Ariane Brazac, également présente lors de la soirée, a un comportement étrangement destructeur, signe qu'elle aurait elle aussi été agressée. De leur côté, Dorval et Renart réalisent que l'homme qui a agressé Élise est le violeur en série qu'ils traquent depuis des mois...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la reprise de la série s'accompagne d'un sujet au-delà du difficile, qui résonne fortement avec l'actualité. Pourtant, malgré un sujet fort, encore trop souvent tabou, encore si maladroitement traité par les autorités (et c'est un bon point d'avoir évoqué cette gêne à travers le personnage d' Angelo), on assiste à une reprise poussive. On perçoit rapidement comme une forme de lassitude. La nôtre ? Non. Celle de l'équipe ? Qui sait... Lionnel Astier a déjà annoncé son départ. Cette nouvelle bouleverse-t-elle l'équilibre de la série ? Quoiqu'il en soit, on peine à retrouver la flamme qui habitait jusque-là le cow-boy de Lusagnes, qui semble plus las que jamais. A tel point qu' Alex Hugo traverse cet épisode tel un spectre, à peine incarné. Car son interprète, Samuel Le Bihan, semble fatigué, lui aussi... Mais peut-être nous faisons-nous des idées.
Une impression de lassitude, donc, et un genre de réticence polie face au sujet si malaisant abordé dans cet épisode réalisé par Muriel Aubin, qui peine à libérer la parole de ces femmes pourtant mises en pleine lumière. En fait, il est davantage question de leur silence suite à leur agression, et c'est ce silence qui est passé au crible. Pour le comprendre, il faudra prêter l'oreille aux confessions tantôt désemparées, tantôt gonflées de colère, d'une galerie féminine qui se veut le prisme le plus éloquent possible de ces victimes frappées d'omerta.
Les témoignages mis à part, surnage cette sensation de maladresse contenue. Si on la comprend aisément, on regrettera que l'intrigue en pâtisse, l'enquête disloquée en trois pans qui se rejoignent laborieusement, quand les protagonistes, eux, ne paraissent pas parvenir à se trouver. L'investigation se suit finalement sans passion, dans le même état d'hébétement effaré que le shérif des sommets, mais avec une colère rentrée qui ne nous lâche pas. On aurait aimé que Marilyne Canto sorte de sa zone de confort. La jeune Alice Daubelcour monte au créneau pour toutes les autres avec une fougue libératrice.
Si l'on renoue avec les grands espaces, ils semblent eux aussi rapetisser de honte et d'horreur devant l'outrage fait à ces femmes. Le cadre rapetisse, la flamme vacille et la cohésion de groupe flanche, ébranlée par les fautes à répétition de La Tendresse, gentiment rappelé à l'ordre par ses supérieurs, mais jamais sanctionné. Et un point de plus pour la lassitude. On aurait aimé en apprendre un peu plus sur cette fameuse " voie de l'esprit ", à même d'apaiser les plaies les plus profondes... et à redonner foi en l'avenir.