[CRITIQUE] : Bingo Hell

Par Fuckcinephiles

Réalisatrice : Gigi Saúl Guerrero
Acteurs : Adriana Barraza, Richard Brake, L. Scott Caldwell,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h27min.
Synopsis :
Lorsqu'une force maléfique menace les habitants d'un quartier défavorisé, une personne âgée et courageuse tente de l'arrêter dans Bingo Hell, un film d'horreur original et diabolique. Lorsque Lupita, sexagénaire et militante de quartier, découvre que sa salle de bingo bien-aimée a été rachetée par un mystérieux homme d'affaires nommé M. Big, elle rassemble ses amis seniors pour lutter contre l'énigmatique entrepreneur. Mais lorsque ses voisins de longue date commencent à être retrouvés morts dans des circonstances macabres, Lupita découvre soudain que l'embourgeoisement est le dernier de ses problèmes. Quelque chose de terrifiant s'est installé dans le quartier tranquille d'Oak Springs, et à chaque nouveau cri de « Bingo ! », une autre victime devient la proie de la présence démoniaque. Alors que les cagnottes du jeu augmentent et que le nombre de cadavres ne cesse de croître également, Lupita doit faire face à l'effrayante prise de conscience que ce jeu est vraiment un jeu de vainqueurs.


Critique :

Porté par un commentaire social d'une banalité affligeante, enrobé dans un récit pantouflard à peine plus développé qu'une aventure littéraire de la saga Chair de Poule, #BingoHell est aussi vulgaire qu'embarrassant, malgré quelques petites touches comico-gores sympatoches. pic.twitter.com/CGWqCtmZfU

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 3, 2021

Il y a quelque chose d'intimement mathématique - plus que dans le bingo en tout cas - à la vision des oeuvres concoctées par le tandem Blumhouse/Amazon Studios, pour l'anthologie Welcome to the Blumhouse : une bonne séance équivaut automatiquement à trois séances passables si ce n'est difficilement défendables.
Sachant que Black as Night de Maritte Lee Go étant franchement sympa, il n'était pas bien compliqué d'imaginer (mathématique qu'on vous dit) ce que donnerait la vision du Bingo Hell de Gigi Saúl Guerrero, une bande horrifique aussi irrévérencieuse qu'elle est embarrassante, malgré une volonté louable de mettre en lumière de la plus authentique qui soit, la communauté latino-américaine du troisième âge.
Flanqué dans le petit patelin d'Oak Springs, le récit suit Lupita (excellente Adriana Barraza), une mamie querelleuse mais honnête qui, avec sa meilleure amie Dolores, s'oppose férocement à la gentrification de son quartier (un thème qui le rapproche, volontairement ou non, de Black as Night, même s'il l'approche plus directement).

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Mais un jour, sa salle de bingo bien-aimée subit une transformation dramatique de la main d'une figure clairement démoniaque, M. Big, et ce qui était depuis toujours considéré comme un passe-temps de socialisation communautaire à Oak Springs, est transformé en un vil jeu de cupidité aux conséquences mortelles pour ses gagnants...
Avec un concept tout droit sortie d'une aventure " littéraire " de la saga Chair de Poule, que l'on aurait à peine pimpé pour un auditoire plus adulte, et que la cinéaste a le malheur de prendre beaucoup trop au sérieux malgré ses contours comiques (qui tourne vite à plat, là où son absurdité aurait pu lui servir de socle salvateur); Bingo Hell, plombé par un rythme en dent de scie, s'emmêle les pinceaux avec une écriture pantouflarde et sous Prozac, n'offrant jamais de profondeur ni d'intelligence à ses thématiques charnières (la gentrification, la dépendance, le capitalisme, l'esprit de communauté, représentation de la communauté latino-américaine,...) et encore moins à ses personnages, réduit au strict minimum.
Porté par un commentaire social sans valeur et presque détaché de la réalité (une allégorie d'une banalité affligeante sur comment l'argent peut s'avérer être la source du mal et de la décadence morale), et quelques petites touches comico-gore (capté dans une photographie au filtre nostalgique), Bingo Hell est une jolie pantalonade comme on en fait peu, et prétend gentiment au tour du pire titre de l'anthologie...
Jonathan Chevrier