Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Promising young woman » de Emerald Fennell.
« Cette fille a perdu son amour propre. Elle cherche les ennuis »
Tout le monde s’entendait pour dire que Cassie était une jeune femme pleine d’avenir… jusqu’à ce qu’un évènement inattendu ne vienne tout bouleverser. Mais rien dans la vie de Cassie n’est en fait conforme aux apparences : elle est aussi intelligente que rusée, séduisante que calculatrice et mène une double vie dès la nuit tombée. Au cours de cette aventure passionnante, une rencontre inattendue va donner l’opportunité à Cassie de racheter les erreurs de son passé.
« Quand on est bourré tous les soirs et qu’on couche avec n’importe qui, faut pas s’étonner quand ça dérape »
Actrice de second plan – aperçue entre autre chez Rodrigo Garcia (« Albert Noobs », 2011), Joe Wright (« Anna Karenine », 2011 et « Pan », 2015), Tom Hooper (« Danish girl », 2015) ou encore dans la série « The crown » (2019) – l’anglaise Emerald Fennell mène également une brillante carrière dans l’écriture. Auteure de quatre romans parus entre 2012 et 2015, elle délaisse progressivement le devant de la scène pour mieux se consacrer à ses activités littéraires qu’elle étant désormais à la production audiovisuelle. Faisant ainsi ses armes de scénaristes sur la série « Killing Eve » (2018), elle se lance ensuite dans l’écriture et la réalisation d’un premier court-métrage (« Careful how you go », 2018) puis d’un long-métrage, « Promising young woman », produit par l’actrice Margot Robbie. Salué dans les Festivals (Sundance notamment) et en lice dans pas moins de cinq catégories aux Oscars, le film sera notamment récompensé de l’Oscar du meilleur scénario original.
« Tout n’est qu’une question de point de vue. Quand un drame touche quelqu’un qu’on aime, tout devient différent. »
Au cinéma, les héros ne sont pas toujours testostéronés, masqués et/ou dotés de superpouvoirs. Preuve en est avec « Promising young wowan » et son héroïne vengeresse (et légèrement destroy), qui traque sans vergogne dans les bars de nuit les mâles libidineux et irrespectueux, prêts à toutes les bassesses pour assouvir leurs pulsions les plus primaires, et notamment à profiter des femmes en difficulté. Pour se faire, elle a ainsi développé un stratagème aussi malin que retors, digne des plus grands prédateurs sexuels. Pour son premier long-métrage, Emerald Fennell nous propose un rape and revenge féministe qui s’amuse à casser les codes et à nous prendre constamment à contre-pied pour nous emmener là on où ne s’y attend pas. Passant d’un bout à l’autre du spectre des émotions, son film flirte d’abord avec la comédie trash puis romantique pour mieux glisser vers le drame. Se faisant progressivement plus dur, le scénario assemble peu à peu les pièces du puzzle, révélant ainsi les failles de l’héroïne et les raisons de son traumatisme, ouvrant ainsi la voie à son épopée vengeresse. Méthodiquement, elle mettra ainsi chacun des protagonistes face à ses propres contradictions et, surtout, face à ses responsabilités. Rappelant ainsi qu’il est impossible de sortir indemne d’une agression sexuelle et que la passivité des témoins équivaut, d’une certaine manière, à une forme de complicité. Ce qui donnera lieu à une succession de scènes aussi immorales que réjouissantes (lorsqu’elle fait boire son ancienne camarade pour la mettre dans les bras d’un escort-boy ou qu’elle manipule la fille de la doyenne de l’université). En pleine vague du courant #MeToo qui a tout particulièrement secoué le microcosme hollywoodien, Emerald Fennell signe là un film corrosif et particulièrement audacieux dont on pourra parfois questionner la radicalité (tous les hommes sont-ils au fond des salauds sans scrupules ?). Quoi qu’il en soit, porté par une Carey Mulligan formidable, il ne laissera en aucun cas le spectateur indifférent. Pour le coup, le film est une vraie pépite, se montrant à la fois terriblement jouissif et profondément touchant.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en versions française, allemande et espagnole (toutes 5.1). Des sous-titres français, anglais, allemands et espagnols sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un commentaire audio de Emerald Fennell ainsi que de trois modules : « Une vision prometteuse », « Les deux faces de la transformation » et « Un numéro d’équilibriste ».
Édité par Universal Pictures, « Promising young woman » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 25 août 2021.
Le site Internet d’Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.