[CRITIQUE] : Madres

[CRITIQUE] : Madres

Réalisateur : Ryan Zaragoza
Acteurs : Elpidia Carrillo, Tenoch Huerta, Kerry Cahill,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h24min
Synopsis :
Beto et Diana, un jeune couple mexicano-américain qui attend son premier enfant, s'installent dans une petite ville de la Californie des années 1970 où Beto a obtenu un emploi de responsable de ferme. Isolée de la communauté et en proie à des cauchemars déroutants, Diana explore le ranch d'entreprise délabré où ils résident. Elle y trouve un talisman effroyable et une boîte contenant les affaires des anciens résidents. Ses découvertes vont la conduire à une vérité bien plus étrange et terrifiante qu'elle n'aurait pu l'imaginer.


Critique :

Bardé de jump scares faiblards et frappé d'un rythme profondément assommant, #Madres oscille bien trop souvent entre le thriller conspirationniste léthargique et l'épouvante light, jamais relevé par une écriture qui ne s'avère pertinente que dans son glaçant panneau final. pic.twitter.com/zUDHE7zmyA

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 9, 2021

Seule péloche réalisée par un homme (un fait assez rare pour être noté), de cette seconde salve de l'anthologie Welcome to the Blumhouse, Madres de Ryan Zaragoza est de ces péloches horrifiques particulièrement frustrantes, dans le sens où elle ne comporte que très peu d'éléments qui la relie au cinéma de genre (à tel point qu'elle semble même vouloir scrupuleusement s'en éloigner un maximum), mais surtout que toutes ses idées intéressantes et potentiellement captivantes, sont abordés de manière artificielle voire même profondément anecdotique.
Thriller fantastique politiquement correct et un chouïa socialement conscient, s'appuyant fortement autant sur une histoire vraie scandaleuse que sur le conte folklorique latino-américain de La Llorona, tout en essayant de jouer sur le même terrain que Rosemary's Baby; le film suit l'histoire de Beto et Diana, un jeune couple américano-mexicain en passe d'accueillir leur premier enfant, et qui viennent tout juste d'emménager au sein d'une communauté agricole de migrants, dans la Californie des années 1970.
S'ils sont tous les deux très enthousiastes à l'idée de démarrer le nouveau chapitre de leur existence commune, leur joie va lentement mais sûrement à vaciller lors que Diana commence à ressentir des symptômes étranges et est en proie à des visions terrifiantes.

[CRITIQUE] : Madres

Alfonso Bresciani/Amazon Studios


Elle craint qu'elle et son bébé à naître ne soient la proie d'une malédiction légendaire invincible, et se demande si leur nouvelle maison est hantée par de vieux fantômes ou quelque chose d'encore pire...
Laissant plus ou moins subtilement entendre, que les hallucinations de son héroïne sont l'expression de ses inquiétudes concernant autant la santé de sa propre communauté (elle qui se sent comme une étrangère auprès d'eux, ses parents hispaniques ne lui ont jamais appris l'espagnol) que de sa propre maternité; Madres déroule sans trop de conviction sa narration familière à la terreur au symbolisme aussi lourd qu'il est d'un manque de nuances accablant, annihilant tout l'aspect psychologique et émotionnel d'un contexte réelle dont l'indignation et la douleur qu'il convoque sont viscérales.
Bardé de jump scares faiblards et frappé d'un rythme profondément assommant, Madres, au demeurant solidement campé et esthétiquement élégant, oscille bien trop souvent entre le thriller conspirationniste léthargique et l'épouvante light, jamais relevé par une écriture qui ne s'avère pertinente que dans son glaçant panneau final.
Si toute cette seconde salve de Welcome to the Blumhouse avait pour socle une pleine conscience du contexte sociale de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui, aucun n'a vraiment su transformer l'essai... frustrant qu'on vous dit.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Madres