Réalisateur : Andy Serkis
Avec : Tom Hardy, Woody Harrelson, Naomie Harris, Michelle Williams,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Fantastique.
Nationalité : Américain
Durée : 1h37min
Synopsis :
Tom Hardy est de retour sur grand écran sous les traits de Venom, l'un des personnages les plus complexes de l'univers Marvel.
Critique :
Fils illégitime d'une nuit de beuverie entre le DVD rayé du remake des #ThreeStooges et la VHS poncée de #LaSoupeauxChoux, #VenomLetThereBeCarnage pousse les potards du n'importe quoi jusqu'au mur le + proche et incarne une pantalonade assumée et cynique à la débilité confondante pic.twitter.com/rTM0pfcSW4
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 12, 2021
Sorte de comédie romantico-noire et SF façon origin story gauche (la symbiote attend la moitié du métrage pour débarquer) plombée par un montage vulgaire et un soucis de mal faire indécent - caméo de Stan Lee gênant en prime - cloturant son intrigue de manière brutale quand il ne se perdait pas dans une pluie d'incohérences folle; Venom premier du nom était un immense gloubi-boulga excentrique et abimé - pour être poli - dont il était très difficile de ressortir le moindre élément positif, pierre angulaire d'un nouveau Spider-verse noyé dès la première bobine.
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Incroyable mais vrai, sa suite directe et redoutée Venom : Let There Be Carnage trouve le moyen de faire encore pire, tant est si bien que l'on ne sait pas si elle doit être prise au sérieux, ou même comment elle doit être prise tout court, tant elle cherche presque tout du long à réhabiliter le catastrophique Catwoman de Pitof, avec une gourmandise proprement indécente.
Rejeton jamais reconnu d'une nuit de beuverie intense entre le DVD rayé du remake des Trois Stooges et la VHS poncée de La Soupe aux Choux, qui renvoie douloureusement le genre à une époque pas si lointaine où il était rejeté et non le moteur qui anime singulièrement Hollywood; le film d'Andy Serkis, qui annonce toute son entreprise démoniaque dès son titre beaucoup trop évocateur, arbore les contours plein de sueurs et sous amphét d'une romcom involontairement burlesque et maniaque d'une heure et demie montre en main, castrée de toute violence et boursouflée aux CGI foireux, prêt à être adoré par tous les mômes de 8 ans.
Que Sony ne retienne même pas une seule once des leçons acquises par le four - créatif - monumental du film original, laisse pointer autant le cynisme absolu de l'entreprise que le yolo presque magique qui l'habite, presque inégalé à une époque où tout blockbuster est contrôlé de bout en bout.
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Poussant les potards du n'importe nawak jusqu'au mur le plus proche, évitant scrupuleusement de ne pas se perdre dans une présentation des personnages pour foncer directement dans le lard, cette suite à l'intrigue prétexte torchée en deux temps, trois mouvements (Cletus Kasady mort Eddie, devient Carnage, tente de libérer sa copine mutante - Shriek - avant de vouloir zigouiller Venom sans en avoir vraiment la raison... voilà), vissé sur la bromance gênante entre Eddie et Venom, et la transformation gênante de ce dernier en sympathique anti-héros bouffant du chocolat et des... poules.
Bricolé comme une production Asylum avec le souci de cohérence en moins (à quoi bon expliquer les spécificités des pouvoirs de Carnage ? Pourquoi humaniser Venom et surtout rendre encore plus débile Eddie ?), dégainant les ellipses avec autant d'enthousiasme que ces scènes d'action illisibles et ronflantes, la péloche roule sa bosse avec une assurance désarmante, poussant tout son casting à joyeusement cabotiner comme s'ils étaient bourrés à chaque prise.
Jouant des mécaniques avec un Woody Harrelson coutumier de la chose (c'est aussi parce qu'il est toujours en roue libre, qu'on l'aime tant), Tom Hardy ne fait littéralement plus d'efforts et, au-delà de s'adonner à une performance schizophrénique façon hommage aux Three Stooges, s'avère in fine plus impardonnable que son ami à perruque, puisqu'il a lui-même même donné de sa plume au scénario.
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Dénué de toute ambition artistique (ni de respect envers le matériau d'origine, dont le rapport est réduit au strict minimum), visuellement hideux et incarnant, involontairement, un regard édifiant sur la toxicité des relations amoureuses, tout en arborant un esprit " woke " abracadabrantesque (la scène lolilol du coming out dans la rave party); Venom : Let There Be Carnage, sacrifié sur l'autel du tout public (pas une seule goutte de sang) et de la débilité confondante, est une pantalonade totalement consciente et cynique, un ratage monumentale qui n'en a strictement rien à branler de l'être.
Après tout, pourquoi s'empêcher de proposer quelque chose de foncièrement mauvais, quant on sait que le public répondra en masse à l'appel, et que la machine d'un rattachement mignon à Spider-Man au MCU, est déjà amorcé depuis des lustres (ce n'est pas la scène post-générique qui l'annonce : c'est dans les cartons depuis le succès du premier opus).
Le cynisme - à la lisière du nihilisme - pur Hollywoodien dans toute sa splendeur...
Jonathan Chevrier