Un grand merci à Rimini Éditions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Hors d’atteinte » de Steven Soderbergh.
« C’est la première fois que vous vous faites braquer ? Vous vous débrouillez très bien. Et souriez, on pourrait croire sans ça que c’est un holp up ! »
Gentleman cambrioleur, Jack Foley moisit derrière les barreaux du pénitencier d'Etat de Glades en Louisiane. Cet homme qui a plus de cent casses sans armes à son actif ne rêve que de liberté et réussit à se faire la belle. Son copain Byddy Bragg l'attend de l'autre côté. Mais il y a également une visiteuse inattendue, le marshal Karen Sisco, une fort jolie femme venue délivrer une assignation. Elle tente de s'interposer et se retrouve prise en otage, enfermée dans un coffre de voiture en compagnie de Jack. Serré contre elle, Jack rêve d'une autre rencontre.
« Il est pas obligé de mourir. Il pourrait aussi tomber accidentellement sur un truc dur. Genre une lame. Ou ma queue »
Petit prodige du cinéma américain, Steven Soderbegh s'illustre en 1989dès son premier film, « Sexe, mensonges et vidéo », qui lui permet de décrocher, à seulement 26 ans, la Palme d’or du Festival de Cannes. Dès lors, ce réalisateur prolifique se distinguera par sa capacité à alterner des films indépendants intimistes (parfois même expérimentaux), des documentaires et des grosses productions commerciales hollywoodiennes. C'est ainsi qu’au milieu des années 90, le studio Universal lui propose de réaliser « Hors d'atteinte », adaptation ciné du roman « Loin des yeux » d'Elmore Léonard. Il faut dire que cette grande figure de la littérature policière américaine, dont les écrits sont régulièrement portés à l'écran depuis les années 50 (« 3h10 pour Yuma », « L’homme de l’Arizona », « Mr. Majestyk », « Paiment cash »), connait alors un regain d'intérêt à Hollywood grâce aux succès commerciaux de « Get shorty » (Barry Sonnenfeld, 1995) et de « Jackie Brown » (Quentin Tarantino, 1997), tous deux inspirés de ces romans.
« Je ne me suis jamais servi d’un flingue. C’est fou ce qu’on peut obtenir en demandant les choses gentiment. »
Vous savez quel est le comble du chasseur ? C’est de tomber amoureux de sa proie. Telle pourrait être l’accroche de cette comédie policière aussi charmante qu’improbable dans laquelle un gentleman cambrioleur tombe amoureux de l’impitoyable policière lancée à ses trousses. Et réciproquement. Un postulat qui aurait pu ne donner lieu qu’à une banale comédie romantique sans génie, mais que Soderbergh transcende littéralement pour donner lieu à une comédie policière particulièrement réjouissante. Il s’appuie pour cela sur un scénario très astucieux, construit autour de deux niveaux d’intrigues (sentimentale et criminelle) qui s’entremêlent sur une temporalité éclatée qui enchaine les allers-retours entre passé et présent. Sans jamais privilégier l’une de ses intrigues au détriment de l’autre, il peut ainsi compter sur l’alchimie et le charme de son couple d’acteurs (George Clooney et Jennifer Lopez) qui apporte la touche romantique et glamour au film, ainsi que sur une galerie de personnages secondaires de bras cassés - qui semblent tout droit issus des meilleurs films des Frères Coen - qui assurent au récit sa dimension humoristique. Steven Soderbergh signe là un bijou de comédie, tout à la fois romantique, élégante et stimulante. Et qui pose à l’évidence les bases de sa future saga des « Ocean’s ».
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un commentaire audio du réalisateur Steven Soderbergh (VOST), d’une conversation entre les critiques cinéma Frédéric Mercier et Mathieu Macheret (32 min.), d’un Making of (24 min.), de scène coupées (21 min.) et d’une bande-annonce.
Édité par Rimini Éditions, « Hors d’atteinte » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 12 mai 2021.
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