[CRITIQUE] : Le loup et le lion

[CRITIQUE] : Le loup et le lion
Réalisateur : Gilles de Maistre
Acteur : Molly Kunz, Graham Greene, Charlie Carrick,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Aventure, Famille.
Nationalité : Français, Canadien.
Durée : 1h39min
Synopsis :
À la mort de son grand père, Alma, jeune pianiste de 20 ans revient dans la maison de son enfance, perdue sur une île déserte du Canada. Là, tout bascule quand un louveteau et un lionceau en détresse surgissent dans sa vie. Elle choisit de les garder pour les sauver et l’improbable se produit : ils grandissent ensemble et s’aiment comme des frères. Mais leur monde idéal s’écroule lorsque leur secret est découvert...


Critique :

Si sa sincérité est indéniable et son message d'autant plus clair et limpide, aussi bien dans son fond que dans la cible visée, #LeLoupEtLeLion est une fable écologico-animalière qui manque un chouïa de corps dans sa narration peu nuancée, caricaturale et à la candeur forcée. pic.twitter.com/i8ymBrHhmd

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 13, 2021

Trois ans après le succès imposant et mérité de Mia et le lion, Gilles de Maistre revient sur ses glorieux pas avec Le loup et le lion et tente de réitérer la même formule magique du divertissement familial célébrant la beauté du monde animal (et ce, sans le moindre trucage) et la nécessité de le préserver, le tout sous couvert d'un message d'espoir véhiculé par les jeunes générations, qui seront les adultes - et donc les têtes pensantes du monde - de demain.
Ici, cette jeunesse est personnifiée par Alma, fraîchement dans la vingtaine et dont la vie n'est régit que par son rêve de devenir pianiste.
Mais son projet se voit vite bousculé suite à la mort soudaine de son bien aimé grand-père, qui lui a transmis le sens de la liberté et l'amour des animaux.
Encouragé par son parrain, elle emménage alors dans la maison de son enfance, une demeure isolée et plantée en pleine nature au bord d’un lac.
Là-bas, et de manière un brin abracadabrantesque (pas la pire facilité du scénario), elle se retrouve à élever en cachette un louveteau et un lionceau (le premier a été amené proche de la demeure par sa louve de mère, traquée par des chasseurs, tandis que le second, volé par des braconniers à une lionne, est le rescapé indemne d'un crash d'avion), deux fauves attendrissants qui grandissent ensemble presque comme des frères, avant qu'ils ne soient séparés de force...

[CRITIQUE] : Le loup et le lion

Copyright 2020 Mai Juin Productions - Galatée Films - Wematin Productions - Studiocanal - M6 Films Photo Emmanuel Guionet


Sur le papier, la veine aventurière du bonhomme n'a strictement rien perdu de sa superbe, tant il capte avec force la beauté incandescente des paysages du lac Sacacomie et fait du vagabondage tendre et amicale de ses deux petits héros (à l'alchimie étonnante, renforçant de facto la prouesse renouvelée par le cinéaste, bien aidé par les zoologistes Kevin Richardson et Andrew Simpsons, d'avoir pu tourner avec des animaux sauvages), une véritable bouffée d'air frais sur grand écran.
À l'écran en revanche, si sa sincérité est indéniable et son message d'autant plus clair et limpide, aussi bien dans son fond (une sensibilisation sur l’exploitation animalière) que dans la cible visée (la jeunesse, pour mieux faire bouger les choses), cette fable écologico-animalière manque cruellement de corps dans sa narration peu nuancée, caricaturale (les gentils très gentils luttent contre des méchants trop méchants) et à la candeur irritante, sans grands enjeux - ni surprises - autant qu'elle est bardée de dialogues insignifiants.
En réitérant sa recette gagnante, De Maistre aurait gagné à en gommer ses imperfections plutôt qu'à les amplifier, mais puisque l'important est ailleurs, dans l'ivresse de ses images et l'intérêt de son message, impossible de ne pas se laisser bercer un minimum par cette histoire qui, il est vrai, aurait mérité un plus bel écrin.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Le loup et le lion