Dernier opus Bond avec Daniel Craig, la messe est dite et sonne le glas de l’agent lors d’un clap de fin couillu qui choquera peut être les puristes du genre. Ce final est pour moi logique au vu de ce que Craig a fait de 007 et en cohérence avec le trajet du super agent tout au long de ces cinq films, un happy end aurait été mal venu ; mais ne spoilons pas. Craig est aux manettes ici et on le comprend dès le générique dans lequel il figure en bonne place comme producteur. Mais pour aller dans le sens des fans dont je ne fais pas partie se pose la question de la suite, comment peut rebondir la franchise après ce film ? Curieux de voir le prochain. Daniel Craig pour moi est à égalité avec Sean Connery dans le rôle, et pourtant radicalement différent. Craig apporte un côté sombre et torturé à ce personnage plus seul que jamais. Les rôles de femmes, sous l’ère Craig, prennent aussi de la consistance à l’image de la néo agent 007 et surtout de son amoureuse jouée par Léa Seydoux. Les femmes le rendent vulnérables, on est loin du séducteur misogyne si plaisant joué par Connery ; un Bond aux antipodes des racines est né avec Craig. Les courses poursuites sont toujours bien présentes et époustouflantes comme jamais et ce dès un pré générique (Pouilles-Italie) d’une violence jamais vu dans la série mais terriblement captivant. Toute la partie à Cuba, même si elle peut avoir des accents de « Casino Royale » est d’une grande maitrise technique et scénaristique, elle pose les bases du drame qui est en train de se nouer autour de Bond. Elle permet surtout à une sublime actrice cubaine (Ana de Armas) de livrer une partition en décalage avec les Bond Girls sexy en diable habituelles. Fini le « soit belle et tais toi », l’écriture de ce rôle se révèle surprenant, la jeune femme n’a pas sa langue dans sa poche et est loin d’être une poupée fragile qui à la fin de l’envoi tombera comme une bête fragile dans les bras de Bond. Belle initiative, « Me Too » est passé par là, Bond à la sauce Connery n’est plus en odeur de sainteté. Le scénario est malin aussi autour de ce virus dotée d’une intelligence propre, scénario écrit avant 2020, bravo alors. Seul pêche un dernier tiers d’une longueur parfois pénible pour arriver à 2h44 de film ; amputer ici d’un quart d’heure voire plus n’aurait pas été un luxe. Le nœud scénaristique final aurait mérité d’être plus ramassé d’autant plus que les scènes d’action pure au cœur d’un abri à sous-marin ont déjà sur exploités lors des 24 Bond précédents.
Malgré tout, ne boudons pas notre plaisir. Un grand moment de divertissement en famille, le pendant des très bon « Casino Royale » et « Skyfall » de l’ère Craig.
Sorti en 2021
Ma note: 16/20