Un grand merci à Rimini Éditions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Les tigres volants » de David Miller.
« Certains pilotes vont à la mort en souriant. Mais celui qui sait qu’il ne volera plus, c’est comme de vivre en étant déjà mort »
En Chine, au début de la Seconde Guerre Mondiale. Une poignée de volontaires américains constitue l’escadrille les Tigres Volants. Basés non loin de la ligne de front, ils sont chargés de défendre la population chinoise et affrontent dans les airs l’envahisseur japonais.
« Je ne peux pas me permettre de perdre mes avions ni mes pilotes »
L’une des qualités premières du cinéma hollywoodien réside sans doute dans sa grande réactivité et sa remarquable capacité à s’emparer des sujets de l’actualité la plus brûlante. Ainsi, après avoir pris position très tôt contre les forces de l’Axe et la menace qu’elles font alors planer sur le monde « libre » (« Le dictateur », « Trois camarades »...), l’industrie cinématographique américaine se met pleinement en ordre de marche au lendemain de l’entrée en guerre des États-Unis. Ainsi, il suffira d’à peine six mois après l’attaque surprise de Pearl Harbor pour voir les premiers films de guerre à portée propagandistes sortir sur les écrans américains. A commencer par « Les chevalier du ciel » (Michael Curtiz), « La sentinelle du Pacifique » et « Le commando frappe à l’aube » (John Farrow) ou encore « L’escadrille des aigles » (Arthur Lubin). C’est dans ce contexte que la Republic Pictures sort « Les tigres volants » dont la réalisation est confiée à David Miller, un réalisateur abonné aux séries B qui réalisera ses films les plus célèbres sur le tard (« Seuls sont les indomptés », « Le combat du Capitaine Newman »).
« Il part seul. C’est un voyage sans retour »
« Les tigres volants », c’est le nom donné à une escadrille de pilotes américains volontaires constituée en Chine pour combattre aux côtés des forces républicaines chinoises les troupes d’invasion japonaises. Un moyen pour les États-Unis – qui ne sont alors pas officiellement en guerre – d’apporter un soutien officieux à un pays qui combat les forces de l’Axe. David Miller y filme ainsi le quotidien de la base aérienne et de la trentaine de pilotes américains qui y vivent, rythmé par les alertes, les combats aériens et la mort qui rôde, irrémédiablement. Avant de s’attarder plus spécifiquement sur les difficultés de recrutement de nouveaux pilotes - enrôlés parmi un vivier restreint de pilotes de ligne au chômage et de pilotes radiés pour suite d’accident – et sur l’intégration complexe d’une recrue profondément talentueuse mais terriblement individualiste et cupide qui apprendra au fur et à mesure de ses missions le sens de l’altruisme et du dévouement. C’est là que le film prend tout son sens, rendant un vibrant hommage au courage et au sacrifice de ces américains ayant devancé l’appel et déjà engagés, par conviction, dans une guerre contre l’impérialisme fasciste. Avec son patriotisme exacerbé et sa représentation stigmatisante des soldats japonais (toujours laids, criards et hargneux), « Les tigres volants » est à l’évidence l’archétype même du film de propagande. Il n’empêche, en dépit de défauts inhérents à ce genre de productions (scénario assez simpliste et très manichéen, intrigue un peu mollassonne, absence de grosse vedette si on considère que John Wayne n’a pas encore gagné à cette époque ses galons de star), le film réserve quelques bonnes scènes de combats aériens. Sans être mémorable, cette série B au demeurant divertissante se laisse regarder sans déplaisir.
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Le DVD : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Jean-François Dickely, critique de cinéma pour le site Culturopoing.
Édité par Rimini Éditions, « Les tigres volants » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 22 septembre 2021.
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