Réalisateur : Christian Carion
Acteurs : James McAvoy, Claire Foy, Jaimie Michie, Tom Cullen, Gary Lewis,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Thriller, Policier, Drame.
Nationalité : Britannique, Français.
Durée : 1h34min.
Synopsis :
Edmond Murray, divorcé, s’est éloigné de son ex-femme et de son fils de 7 ans pour poursuivre une carrière internationale. Lorsque le garçon disparaît, Murray revient précipitamment dans les Highlands. Rapidement, il devient clair que l’enfant a été kidnappé. Les parents cèdent d’abord au désespoir, mais Murray va très vite se montrer prêt à tout pour retrouver son fils. Il se lance dans une traque qui l’obligera à aller au bout de lui-même et à remettre en cause toutes ses convictions…
Critique :
Au demeurant efficace (surtout pour les néophytes) même si furieusement programmatique - comme l'original - et anecdotique, #MySon est un remake qui n'apporte rien de neuf sur la table autre qu'un casting vedette résolument plus plaisant à suivre et un cadre absolument splendide. pic.twitter.com/8gfcvco0Ly
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 31, 2021
Ce n'est pas forcément rare qu'un cinéaste remake lui-même l'un de ses propres films pour un marché différent que celui du film d'origine, mais force est d'admettre que le procédé à de quoi laisser un brin pantois face à son hypothétique utilité voire même plus directement, sa légitimité - qui peut se justifier par un meilleur budget et/ou un casting mieux choisi.
La stratégie reste néanmoins assez intéressante sur le papier, quand on l'applique à un long-métrage tel que Mon Garçon de Christian Carion, puisque lui-même bâti sur une approche originale : arpenter le sillon sombre du thriller à forte tendance revenge movie sur la disparition d'un enfant (coucou Prisoners, à qui il doit beaucoup), avec une intrigue simpliste mais surtout un acteur principal n'ayant aucune connaissance du scénario et devant constamment jouer sur ses talents d'improvisation pendant l’intégralité du tournage - quoique cadré à un certain moment, pour logiquement faire avancer l'intrigue.
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Un concept malin (même si l'idée d'un acteur agissant sans scénario fascine, impossible de ne pas se demander souvent au fil du film, si le résultat n'aurait pas eu une même profondeur dramatique encore plus forte avec un comédien plus conscient du scénario) qui s'étiolait pourtant lentement sur la durée, pas tant la faute d'un Canet impliqué que d'un gimmick limité et limitant sur la durée.
Si l'on pouvait espérer que le cinéaste gonfle/améliore un peu plus sa narration et son respect des codes du thriller, tout en s'appuyant sur un casting anglo-saxon pouvant offrir des interprétations plus nuancées et différentes (James McAvoy et Claire Foy remplacent Guillaume Canet et Mélanie Laurent), My Son incarne peu ou prou la même limonade, aux plans et aux rebondissements près, laissant une fâcheuse impression de déjà-vu certes, mais surtout de frustration pour un spectateur connaissant déjà sous toutes les coutures le film original.
D'autant plus qu'ici, la latitude offerte à McAvoy est la même que celle de Canet, et ses réactions sont donc sensiblement proches puisque la mécanique imposée de l'intrigue et de ses interactions avec les autres personnages, sont inchangées ou presque (là encore, pour ne pas bousculer la narration et son évolution); un comble tant dans ce genre de récit vissé sur un père sous pression et en quête de vengeance, la force de la narration doit résider dans sa représentation
Un comble, tant la force première doit précisément résider dans la représentation psychologique de ce personnage, entre conflits intérieurs et remords qui doivent progressivement faire surface à l'écran, pour nourrir autant la tension que le crescendo dramatique du récit.
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Au demeurant efficace (surtout pour les néophytes) même si furieusement programmatique - comme l'original - et anecdotique, ce remake n'apporte donc strictement rien de neuf sur la table autre qu'un casting vedette résolument plus plaisant à suivre (si McAvoy en impose, c'est sans doute Foy qui bouleverse le plus en mère secouée par la culpabilité) et un cadre absolument splendide - les Highlands -, accentuant naturellement l'atmosphère sombre et brumeuse de la tragédie humaine qui est dépeinte.
Peut-être que Carion y arrivera mieux une troisième fois, si d'ici quatre ans il se laisse draguer par les sirènes Hollywoodiennes, en tournant un remake dans le Bayou avec Mark Wahlberg et Michelle Williams en vedette.
Espérons que non...
Jonathan Chevrier