Réalisateur : Fabrice Maruca
Acteur : Jeremy Lopez, Alice Pol, Artus, Clovis Cornillac, Chantal Neurwith,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Quiévrechain, ville industrielle du nord de la France. Après la fermeture de leur usine, Franck, passionné de variété française décide d’entraîner ses anciens collègues, Sophie (dont il est secrètement amoureux), José (qui chante comme une casserole), et Jean-Claude (ancien cadre un peu trop fier) dans un projet un peu fou : monter une entreprise de livraisons de chansons à domicile, SI ON CHANTAIT ! Départs en retraite, anniversaires ; à force de débrouille, ils commencent à avoir de plus en plus de demandes. Mais entre chansons, tensions et problèmes de livraisons, les fausses notes vont être dures à éviter !
Critique :
Il y a un doux parfum de comédie sociale à l'anglaise qui se dégage de #SiOnChantait, feel good movie façon ode sincère à l'humanité, à la solidarité et (surtout) à la débrouillardise, pas toujours accordé à l'unisson mais qui charme par l'euphorie et la tendresse qui s'en dégage pic.twitter.com/OdGEnyqNuM
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 2, 2021
Force est d'admettre qu'il y a un doux et charmant esprit de feel good movie " à la britannique ", qui se dégage de cet étonnant et sympathique Si on chantait (dont le titre convoque directement le tube éponyme de Julien Clerc, présente dans le film), premier passage derrière la caméra de Fabrice Maruca; ces merveilleuses comédies sociales, odes à l'humanité, à la solidarité et - surtout - à la débrouillardise, ou une poignée d'outsiders tentaient de bousculer leur quotidien gris et morose, par la force d'une détermination et d'une inventivité à toute épreuve.
Il en faut peu pour que la recette fasse mouche, même dans le sillon plutôt contrit du cinéma populaire hexagonale : quelques personnages bien croqués et attachants, des dialogues aussi affûtés que son humour, une émotion ne baignant pas trop dans le pathos de supermarché et du coeur gros comme la lune, de celui dont on ne peut feindre la sincérité.
Tout est là, jusque dans le regard honnête que peut avoir le cinéaste sur le milieu ouvrier dont il est originaire et dont il se fait - modestement et par la fiction - le porte-parole.
© Cine Nomine, SND, M6 Films, Pictanovo
Mué autant par une fougue et une bonhomie clairement contagieuse, que par un message d'espoir touchant - les fameuses petites victoires de la vie qui changent tout -, le film et son pitch résolument enthousiaste (suite à la fermeture de leur usine, un petit groupe d'amis se lance dans un projet fou pour tromper l'ennui et les affres du chômage : monter une entreprise de livraisons de chansons à domicile), se fait un récit choral - dans tous les sens du terme - à la lisière du film à sketch, ou le bonheur n'est pas tant à trouver dans une narration solide (tout est aussi prévisible que cousu de fil blanc ou volontairement survolé, ce qui n'est pas totalement un défaut en soi ici), que dans une accumulation de scénettes ou les musiques sont utilisées/détournées au profit de messages oscillant habilement entre humour et émotion.
Si tout le casting n'est pas forcément à l'unisson (on retiendra surtout un Clovis Cornillac parfait en cadre coincé, et Artus en sidekick comique qui ne chante pas faux que lorsqu'il comprend les paroles des chansons !) et que sa fragilité pointe toujours dangereusement le bout de son nez; Si on chantait est un généreux, tendre et euphorisant feel good movie façon jukebox magique, renouant avec un sous-genre si ce n'est pas oublié, malheureusement trop laissé de côté - ou mal représenté.
Un comble à une époque douloureuse où on en a cruellement besoin...
Jonathan Chevrier