Julie (en 12 Chapitres)

Julie (en 12 Chapitres)Portrait d'une jeune femme de son époque

Julie se cherche, enfin cherche son âme sœur. La trouve, le quitte pour un homme radicalement différent, elle perd ce qu’elle aimait chez le premier mais gagne ce qu’elle ne trouvait pas chez le premier. Eternelle insatisfaite ou jeune femme surtout en quête de l’alchimie absolue. Cette plénitude amoureuse est-elle atteignable ou cette quête est simplement le reflet d’une génération peu enclin au compromis ? Cette liberté parcourt tout le film et incarne bien cette nouvelle génération pour laquelle ces injonctions de se mettre en couple n’est plus forcément leur modèle. Ce nouveau film de Joachim Trier pose quelques questions dont celle-ci sans retrouver la magie et l’éclat de génie qui l’a révélé avec « Oslo 31 aout ». Toujours par contre aussi élégant dans sa mise en scène et dans son approche des personnages, il fait preuve de beaucoup de tact, parfois même d’une distance avec ses personnages. En ce sens, heureusement qu’il peut se reposer sur une comédienne au charme et à la douceur dévastatrice, car ce n’est pas le scénario d’une thématique maintes fois exploitées et ici saucissonnée en chapitre qui retient l’attention. Par ce séquençage, Trier donne à voir une série de 14 vignettes qui rompent l’unité du film, on finit par juger son film 14 fois comme 14 épisodes indépendants, surtout que toutes ne sont pas pertinentes. Dans ce film empruntant à la Nouvelle Vague le meilleur, on aurait aimé retrouver l’efficacité légère d’un « Annie hall » de Woody Allen. Que nenni, surtout lorsqu’on alourdit son propos d’un final dramatique peu raccord avec la tonalité générale du film.

Pas désagréable, intérêt limité, mais à voir pour la lumineuse Renate Reinsve qui n’a pas volé son prix d’interprétation à Cannes.

Sorti en 2021

Ma note: 12/20