De Wes Anderson
Avec Timothée Chalamet, Léa Seydoux, Bill Murray
Chronique : Film à sketchs visuellement éblouissant, The French Dispatch est découpé en 4 segments illustrant chacun un article de l’antenne française du journal américain et imaginaire The Evening Sun dirigé par feu Arthur Howitzer Jr. (Bill Muray)
Chaque vignette est belle comme une couverture du New Yorker qui prendrait vie. De mai 68 au cinéma de gangsters d’Audiard, Wes Anderson réinvente l’histoire et les clichés d’un Paris d’antan fantasmé.
Du noir et blanc aux couleurs pastel, la picturalité flamboyante de ses tableaux s’accompagne d’un impressionnant sens du détail et d’une mise en scène qui foisonne d’idées et de trouvailles visuelles.
Certaines scènes, portées par des personnages cartoonesques savoureux, sont étourdissantes de fantaisie.
La précision des mouvements, le travail méticuleux sur la symétrie, les travelings, c’est d’une virtuosité folle. Un vrai régal pour les yeux.
The French Dispatch est aussi une curiosité bilingue qui convoque le ban et l’arrière-ban des acteurs français et américains les plus en vue du moment, même pour de la figuration. La liste est impressionnante.
Une fois qu’on a dit ça… L’idée derrière le film est plus compliquée à saisir. Hommage absurde à l’art de vivre à la française ? ses peintres, sa gastronomie, ses combats pour la liberté et contre l’oppression ?
Peut-être, sans doute, mais The French Dispatch reste figé, très en surface. Un geste un peu vain.
Et très bavard.
Son Paris imaginaire s’appelle Ennui-sur-Blasé. Il porte bien son nom.
Mais qu’est-ce que c’est beau quand même….
Synopsis : The French Dispatch met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville française fictive du 20e siècle.