[CRITIQUE] : Les Cobayes

[CRITIQUE] : Les Cobayes
Réalisateur : Emmanuel Poulain-Arnaud
Avec : Thomas Ngijol, Judith Chemla, Dominique Valadié, Joséphine Draï,...
Distributeur : OCS (Metropolitan FilmExport)
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min
Synopsis :
En couple depuis le lycée, Charlotte et Adam viennent d’avoir leur premier enfant. Pourtant, ils ne sont pas heureux et les habitudes remplacent peu à peu l’enthousiasme, au risque de les séparer... Espérant retrouver l’élan des débuts, ils décident de devenir les cobayes d’un traitement révolutionnaire supposé renforcer le lien et le désir. En seulement quelques jours, les effets sont spectaculaires : la passion renaît et le couple se rapproche encore plus que ce qu’ils avaient imaginé. Mais si la chimie peut créer le bonheur, que se passe-t-il quand le traitement s’arrête ? C’est à partir de là que Charlotte et Adam vont réellement découvrir tout ce qu’il faut faire de fou pour s’aimer…

Critique :

Acide sans pour autant être dénué de bienveillance, #LesCobayes est une sympathique étude de moeurs sur la durabilité du couple, pas dénué de quelques fragilités mais intelligemment vissé sur la partition impliquée du couple Judith Chemla/Thomas Ngijol, à l'alchimie naturelle. pic.twitter.com/9XanjogHUG

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 11, 2021

Même si les salles obscures restent solidement ouvertes depuis mai dernier, les victimes collatérales de la pandémie du Covid-19 restent toujours aussi importantes, tant de nombreux films se voient encore et toujours, débarqués des exploitations qu'ils leur étaient promises, pour atterrir avec plus ou moins de retentissement dans nos salons.
Bazardé du planning de Metropolitan FilmExport pour in fine débarquer ces jours-ci sur OCS, Les Cobayes d'Emmanuel Poulain-Arnaud - dont c'est le premier long-métrage -, méritait sans doute un poil plus d'égard, d'autant qu'il était motivé par la volonté on ne peut plus louable de bousculer un brin, les contours traditionnels d'une comédie romantique hexagonale gentiment ronronnante.
Celui que l'on avait découvert avec l'excellent court-métrage La Couille (inspiré de sa propre histoire puisqu'il a lui-même, tout comme son héros trentenaire incarné par Baptiste Lecaplain, été atteint d’un cancer des testicules), s'attaque désormais à - modestement - sonder la complexité de l'amour au coeur la vie de couple, et de son étrange et fascinante chimie selon les personnalités qui la compose.

[CRITIQUE] : Les Cobayes

Copyright Metropolitan FilmExport


Annonçant comme une sorte de rencontre improbable entre Kaufman et Lafosse, le film suit donc les atermoiements relationnels et sentimentaux d'un couple qui désespère de retrouver l'élan et la douce folie des débuts, au point qu'ils se lancent dans une expérience ou ils deviennent les cobayes d’un traitement révolutionnaire supposé renforcer le lien et le désir qu'ils ont l'un pour l'autre.
Partant du postulat intéressant et potentiellement humoristique, que l'amour est un sentiment qui se décide et mieux, se provoque par un petit coup de pouce scientifique (une pilule miracle et une étreinte quotidienne), Poulain-Arnaud déconstruit pour mieux décortiquer l'image du couple dans une société moderne (entre les conventions imposés, le découragement des jeunes face au mariage, la difficulté d'être parent et de garder une intimité, la facilité de pouvoir être " tenté " via la nouvelle technologie,...), ou la notion même du terme est de plus en plus diversifié, dans une sorte de fable absurde - mais pas moins réaliste - sur deux âmes qui luttent pour sauver ce qui se délite inéluctablement.
Jouant résolument plus la carte du ressentis que du démonstratif maladroit, acide sans pour autant être dénué de bienveillance, Les Cobayes est une sympathique étude de moeurs sur la durabilité du couple (doit-il, comme toute chose, avoir une date de péremption ?), pas dénué de quelques fragilités mais intelligemment vissé sur la partition impliquée d'un couple Judith Chemla/Thomas Ngijol à l'alchimie naturelle.
Une jolie découverte.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Les Cobayes