J'ai rencontré le diable

Pourquoi voir J'ai rencontré le diable ?
Depuis plusieurs années le pays du matin calme nous propose des productions de grandes qualités, Old Boy, The Host, Memories of Murder, The Chaser, The Murderer, l'impressionnant The Strangers et le très beau Okja, le cinéma coréen commence petit à petit à intéresser le grand public, auparavant réservé aux seuls amateurs de culture asiatique et de films venus de tous horizons.
Le cinéma sud coréen a connu une immense visibilité mondiale en 2019 avec Parasite de Bong Joon-ho, plus de 270 000 000 de spectateurs dans le monde ont vu le film du réalisateur coréen, Bong Joon-ho est également reparti avec quatre oscars, celui du meilleur film, meilleur film international, meilleur réalisateur et meilleur scénario original.
La Corée du Sud n'a pas attendu Parasite pour proposer une multitude de pépites cinématographiques, J'ai rencontré le diable (I Saw The Devil) en fait partie, présenté en compétition officielle au festival du film asiatique de Deauville et au festival du film de Sundance en 2011, le film de Kim Jee-woon nous offre une expérience d'une violence rare.
Dans J'ai rencontré le diable, on suit la traque vengeresse d'un jeune agent des services secrets sud-coréen, qui se lance à la poursuite d'un tueur en série qui a assassiné sa fiancée enceinte, le chasseur devient la proie d'une course poursuite qui ne laissera personne indemne.
Comme dans bon nombre de films sud-coréens, la violence est souvent accompagné d'un esthétisme qui crève l'écran, après Le Bon, la Brute et le Cinglé, hommage déjanté au film de Sergio Leone, Kim Jee-woon offre aux spectateurs un face à face brutal et extrêmement violent où la frontière entre le bien et le mal n'existe plus.
Kim Jee-woon est un cinéaste touche à tout, il s'est déjà essayé au fantastique avec Deux sœurs, au policier avec A bittersweet life, à la comédie horrifique avec The Quiet Family et au western avec Le bon, la brute, le cinglé, pour son sixième long métrage, le cinéaste sud coréen a décidé de s'attaquer au thriller horrifique pour notre plus grand bonheur.
Avec J'ai rencontré le diable nous faisons face à une brutalité sèche et implacable, rarement au cinéma nous avons fait face à un tel déluge de violence, les âmes sensibles auront du mal à assister à cette quête de vengeance extrême et sadique.
Un face à face brutal qui offre au spectateur une œuvre éprouvante, une plongée infernale dans les méandres de la vengeance pure et dure qui ne laissera personne indemne à la sortie du visionnage, une véritable claque cinématographique qui prouve, si il fallait encore le démontrer, que le cinéma coréen est un immense vivier pour le septième art.
Dans ce face à face diaboliquement sadique on retrouve deux immenses acteurs, d'un coté Lee Byung-hun (Joint Security Area, 3 extrêmes) qui interprète l'agent Soo-hyun et de l'autre Choi Min-sik (Old Boy, New World) qui incarne l'enragé tueur Kyung-chul.
Le réalisateur connait bien ces deux comédiens, il a déjà dirigé les deux hommes, Lee Byung-hun dans A Bittersweet Life, Le Bon, la Brute et le Cinglé, et Choi Min-sik dans The Quiet Family, les deux acteurs sont tous les deux habités par leur rôle respectif.
Choi Min-sik est parfait dans l'interprétation de ce tueur détraqué et sadique qui se retrouve en possession de proie, une position qui n'est pas habituel au cinéma surtout avec un tel taux de violence, la victime du tueur n'est pas un innocent agneaux mais un redoutable loup qui va traquer le tueur de sa femme avec un instinct vengeur inébranlable.
Grand gagnant au Festival international du film fantastique de Gérardmer où il a gagné le Prix de la critique internationale, le Prix du public et le Prix du jury jeunes, J'ai rencontré le diable est une analyse psychologique sur la vengeance est sur ce quelle procure au moment fatidique, rarement au cinéma la loi du Talion n'a été aussi bien représenté, au sens propre comme au figuré, au final dans cette histoire qui a vu le diable ?
Un homme intègre qui a vu le corps de sa femme mutilé par un tueur sadique et qui dans une course poursuite vengeresse a été entrainé dans une soif de justice, où la violence aveugle l'a fait sombrer dans la folie ?
Ou bien ce tueur psychopathe qui ressent pour la première fois la peur et la souffrance infligé par un homme qui n'a plus rien à perdre ?
D'une efficacité redoutable, J'ai rencontré le diable est une œuvre sans concession qui met ko le spectateur, une expérience choc qui marquera à jamais le cinéma coréen et mondial.

Un chef d’œuvre

Synopsis :

Un jeune agent des services secrets sud-coréen, se lance à la poursuite d'un tueur en série qui a assassiné sa fiancée enceinte, le chasseur devient la proie d'une course poursuite qui ne laissera personne indemne.