De Ridley Scott
Avec Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino
Chronique : House of Gucci aurait pu, aurait du être une grande fresque familiale baroque et tragique, un soap-opera chic et glamour, une plongée flamboyante dans le monde énivrant de la mode des 80’s et de ses travers.
Le sujet s’y prêtait, en avait le coffre. Le destin d’une intrigante vénale et ambitieuse, amoureuse aussi peut-être, dont la soif de reconnaissance et de statut la poussera à tous les excès pour rester une Gucci.
Et pourtant ça avance à pas d’éléphant, sans finesse ni point de vue. 2h40 de dialogues poussifs et un traitement terre à terre, tellement académique, du fait divers.
House of Gucci se tire d’entrée une balle dans le pied en faisant parler ses acteurs en anglais avec un accent italien. Seule Lady Gaga s’en sort, et très bien, toujours parfaite dans ses intentions et dont la variété d’expressions n’est maintenant plus une surprise. Une icône camp qui infuse le peu d’émotion et de complexité dont House of Gucci manque cruellement. Mais l’outrance de l’ensemble du casting donne au film des allures de farce, sans qu’on puisse deviner si c’est volontaire ou non. Se poser la question est déjà y répondre un peu….
Peut-être cette exubérance aurait-elle pu passer si la mise à scène était au diapason de l’extravagance de ses acteurs. Elle est d’une pauvreté et d’une mollesse affligeante. A aucun moment ne s’exprime l’excitation, la faste, le luxe inhérent au monde de la mode. C’est fade et terne au possible.
Scott parvient même à saboter l’excellente BO qui illustre son film. Pourtant tous les tubes des 80’s y sont, mais il réussit l’exploit de systématiquement tomber à côté quand il les utilise. Pas dans le rythme, pas dans l’esprit de la scène, un vrai gâchis.
Si vous voulez vous voir une vraie bonne adaptation d’un fait divers glaçant dans le monde de la mode, préférez la série American Crime Story : The Assassination of Gianni Versace. Glaçant et malaisant à souhait.
Synopsis : Gucci est une marque reconnue et admirée dans le monde entier. Elle a été créée par Guccio Gucci qui a ouvert sa première boutique d’articles de cuir de luxe à Florence il y a exactement un siècle.
À la fin des années 1970, l’empire italien de la mode est à un tournant critique de son histoire. Si l’entreprise rayonne désormais à l’international, elle est handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne et une dévalorisation de la marque. Le groupe est dirigé par les deux fils du fondateur – Aldo, personnage rusé et haut en couleur, et son frère Rodolfo, beaucoup plus froid et traditionnel.
Pugnace, Aldo n’a pas la moindre intention de céder le contrôle de l’empire à qui que ce soit – et certainement pas à son fils Paolo, garçon fantaisiste qui aspire à devenir styliste. Quant à Maurizio, fils timide et surprotégé de Rodolfo, il a davantage envie d’étudier le droit que de diriger un groupe de luxe mondialisé.
C’est alors que Maurizio tombe amoureux de la ravissante et manipulatrice Patrizia Reggiani et, contre l’avis de son père, décide de l’épouser. Lorsque Aldo se découvre des affinités avec Patrizia, il réussit, avec l’aide de la jeune femme, à convaincre son neveu de renoncer à ses ambitions juridiques pour intégrer l’entreprise dont il devient, de facto, le probable héritier. Ce qui ne manque pas de nourrir la rancoeur de Paolo, dont le talent n’est pas à la hauteur de ses rêves artistiques…