Rejoindre Moscou à Mourmansk via le transsibérien est une aventure hors du commun et hors du temps sur plus de 2 jours et 2 nuits. Nous faire vivre ce périple en mettant volontairement deux personnes que tout opposent dans le même compartiment, c’est le deal que Juho Kuosmanen nous propose. Une étudiante en archéologie voyage pour voir une curiosité pariétale ; alors qu’un ouvrier frustre voyage pour rejoindre les mines sibériennes.
Vendu sur l’affiche comme l’équivalent de « In the mood for love » ou « Lost in translation », des films dans lesquels les personnages étaient touchants et incarnés est une tromperie. On s’ennuie ferme et très vite. « Grand Prix du Jury » à Cannes, un des plus grands festivals, çà place un film dans le haut de la hiérarchie ; mais ici comme à d’autres reprises, on peut rester sceptique sur le palmarès de ces grands messes. L’image gros grains est bien dégueu pour bien nous faire comprendre que l’on est dans les 80’s, comme si on n’avait pas remarqué l’absence de téléphones portables, d’internet et la présence de caméscope à cassettes. La thématique du film est annoncée dès le début du film et ne sera pas développé d’avantage, elle se résume par : le voyage importe plus que la destination. Dès le début il est dit que pour comprendre le présent il faut bien comprendre le passé, et hop c’est parti pour 2 jours d’introspection et de voyage. Dans un « Lost in translation » pourtant pas plus dynamique, les personnages avaient une profondeur que l’on ne retrouve pas ici. La jeune femme se fait larguer sans que l’on ne connaisse grand-chose de sa vie, et pour le jeune homme, rien ne nous sera dit sur lui durant les 1h40 de film. Et puis à plusieurs reprises le film avance avec de gros sabots. Un exemple, lorsqu’un jeune finlandais bien propre sur lui intègre le compartiment, on comprend dès la première image que l’habit ne fait pas le moine ; et hop, la sanction tombera aussi net qu’on le pressentait. C’est bien sympathique au final mais ennuyeux et sans intérêt, une déception à la hauteur de sa suprême récompense.
Sorti en 2021
Ma note: 6/20