[CRITIQUE] : Haters

[CRITIQUE] : Haters
Réalisateur : Stéphane Marelli
Avec : Kev Adams, Estéban, Elie Semoun, Audrey Fleurot, Jean-Claude Van Damme,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Star de l’humour sur internet, Thomas le Lama dérape lors d’une vidéo. Il devient la cible de tous les haters et sa vie s’écroule. Pour reconquérir sa copine et son public, il décide d’aller rencontrer ses 10 plus grands détracteurs pour voir s’ils sont capables de dire, en face, ce qu’ils écrivent sur sa page… Chaque rencontre s’annonce épique !

Critique :

Dans une folie frénétique qui force le respect, Amazon continue son festival d'auto-flagellation côté production made in France avec #Haters, comédie ni drôle ni pertinente sur le phénomène des haters, qui se résume uniquement à une accumulation foireuse et chronométrée de guests pic.twitter.com/oBsjEYM55T

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 3, 2021

Il y a quelque chose de presque touchant dans la manière diaboliquement sadique qu'à Amazon Prime de " promouvoir " (comprendre : racheter à l'aveugle des films qui se seraient poliment gamellés en salles) le cinéma hexagonal avec des acquisitions casseroles qui auraient presque tout pour faire fuir ses abonnés - l'auto-flagellation c'est mal.
Autant si Forte avait ses bons côtés (si on est totalement honnête...), Brutus vs César, Je te veux, moi non plus ou encore Connectés incarnaient des séances à la limite du défendable, même si cela n'a clairement pas découragé la plateforme à ressortir son chéquier pour dégainer le bien nommé Haters de Stéphane Marelli, une comédie écrite par Romuald " Connectés " Boulanger (tout est dit) et porté par un Kev Adams absent du grand écran depuis la déconvenue - pour être poli - Alad'2.

[CRITIQUE] : Haters

Copyright Amazon Prime Vidéo


Intéressant même si profondément casse-gueule sur le papier, tant il se veut comme une exploration de l'inexplicable (mais doit-il réellement avoir une explication ?) phénomène des haters qui sévissent sur la toile et les réseaux sociaux, le long-métrage a finalement tout du projet ne tenant même pas sur le recto d'un post-it, sorte de trip méta-critique accumulant les guests à foison pour mieux masquer la vacuité d'une vision sans réel fond ni substance.
Calqué ou presque sur ce qui était un running gag génial dans le délirant Jay et Silent Bob Contre-Attaque de Kevin Smith, ne faisant que surfer sur l'aspect " lolilol " de son concept (les haters c'est caca), là où il aurait pu être agrémenté d'une vraie auto-critique de son acteur vedette (tellement obsédé par les haters qu'il leur a même dédié un - excellent - sketch), Haters tourne à vide quand il n'est pas fondamentalement gênant (Audrey Fleurot en tête), cherchant péniblement à esquisser deux, trois sourires à un auditoire dont l'indifférence reste tout du long imperturbable.
Plus Bad Buzz que Tout simplement Noir donc (et c'était perceptible dès sa bande annonce), Haters gonna hate évidemment, mais en même temps, on ne leur propose même pas le choix de potentiellement apprécier un minimum le délire...
Jonathan Chevrier
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