Réalisateur : Thor KleinAvec : Philippe Tlokinski, Esther Garrel, Sam Keeley,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Allemand, Polonais, Britannique.
Durée : 1h42min
Synopsis :
1942, Nouveau Mexique. Stan Ulam, mathématicien polonais, rejoint un groupe secret de chercheurs venus du monde entier pour collaborer à la création de la bombe à hydrogène. Loin de sa famille restée en Europe et tiraillé entre questionnement éthique, avancée scientifique et urgence politique, il prend part à un épisode crucial de l’Histoire.
Critique :
#LesAventuresdunMathématicien ou un biopic étrange et scolaire qui reste tout du long strictement à la surface des choses, semblant plus désireux de théoriser - sans réellement y arriver - sur son histoire, plutôt que de vraiment chercher à la raconter ou même à la comprendre. pic.twitter.com/1ZoMQQDONq
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 4, 2021
Les bonnes intentions de Thor Klein, à la fois scénariste et réalisateur des Aventures d'un mathématicien, étaient sans doute sincères au moment ou le bonhomme s'est doublement attelé à la tâche de son premier long-métrage, mais nous le savons tous trop bien en tant que spectateurs plus ou moins avertis : les bonnes intentions, même si elles ne mènent pas exactement droit dans le mur, ne font pas fondamentalement un bon moment de cinéma.
Cela ne veut pas dire que son sujet, le Projet Manhattan vu au travers du prisme de la vie de l'un de ses artisans majeurs, le mathématicien Stanislaw Ulam, n'est pas intéressant (le projet comme la vie du bonhomme le sont); mais tout simplement que le problème réside uniquement dans la manière laborieuse qu'à Klein de dérouler sa narration, à la pertinence un poil douteuse.
Et c'est assez fou de se dire que le résumé de la vie et du travail d'un homme aussi important (un émigré juif polonais dont le génie mathématique précoce a attiré l'attention du mathématicien hongrois John von Neumann, un mentor qui a convaincu Hans Bethe de le recruter pour le projet Manhattan à Los Alamos) au milieu de l'ère la plus tumultueuse et la plus déterminante du vingtième siècle, ne raconte finalement pas grand chose ou presque.
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Ne se décidant jamais vraiment sur quoi se concentrer au point d'aborder tous les points clés de son histoire de manière furieusement précipitée (aucun des aspects personnels de la vie de Stan ne semble avoir d'importance, tant il est uniquement montré comme un bourreau de travail; un artifice qui servira d'outil de conflits avec son frère puis sa femme), à coups d'ellipses balancées à l'aveugle pour amener son intrigue au coeur du réacteur (ou son personnage ne fait que... travailler sur la H-Bomb, en pensant naïvement qu'elle ne sera qu'une arme de dissuasion), terrain fragile et peu élaborer pour arborer un examen réellement philosophique, sur les notions d'éthique et de moral face à la création et à l'utilisation des armes nucléaires - finalement, les seules scènes les plus efficaces du métrage.
Profondément frustrant, puisqu'il n'arrive pas à rendre palpable l'intimité, le génie et les réflexions de son personnage central, autant qu'il ne donne aucun impact à ce qu'il dépeint (au point que l'on se demande même si le but de Klein, n'est pas de juxtaposer le cours sans conséquence de la vie d'Ulman avec les événements catastrophiques qui ont littéralement changé le monde), Les aventures d'un mathématicien ne fait que cruellement passé d'une scène vide et d'un détail biographique à l'autre, sans que cela ne signifie quelque chose ou non a l'écran.
Un biopic étrange et scolaire qui reste tout du long strictement à la surface des choses, semblant plus désireux de théoriser - sans réellement y arriver - sur son histoire, plutôt que de vraiment chercher à la raconter et à la comprendre.
Jonathan Chevrier