Cruella

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Walt Disney France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Cruella » de Craig Gillepsie.

« Quand on ressent le besoin de parler de pouvoir, c’est qu’on n’en a pas ! »

Londres, années 70, en plein mouvement punk rock. Escroc pleine de talent, Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d’amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse et mène avec eux une existence criminelle dans les rues de Londres. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne Von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob. Mais leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance…

« Je ne veux pas la tuer. Ça ne fait pas partie de mon plan. Mais au besoin on peut s’adapter ! »

De toute la palanquée de méchants qui auront peuplé les dessins-animés de Disney depuis sa création, rares au fond sont ceux qui auront marqués durablement les esprits. Il y a bien sûr Maléfique (« La belle au bois dormant »). La méchante sorcière de « Blanche-Neige », aussi. Et bien évidement le machiavélique Scar du « Roi lion ». Mais la plus mémorable de tous demeure sans doute la Cruella d'enfer des « 101 dalmatiens ». Et pour cause, au-delà de son look follement déjanté (marquée par sa célèbre chevelure bicolore), c'est sa personnalité extravagante, sournoise et profondément cruelle qui l'imposera comme la méchante par excellence. A l'heure où Disney revisite et modernise ses propres classiques en procédant à des relectures en prises de vue réelles (« Aladin », « Le roi lion », « Le livre de la jungle », « Mulan », « Dumbo »), c'est au tour de Cruella d'avoir droit aux honneurs d'un film dédié à sa personne. Un projet dont la réalisation est confiée à l'Australien Craig Gillespie, essentiellement connu pour ses comédies mordantes et décalées (« Mr Woodcock », l’excellent « Moi, Tonya ») et ses collaborations régulières avec Disney (« The finesthours »). 

« Cruella a trop longtemps été enfermée dans une boite. Désormais c’est Estella qui sera réduite à faire des apparitions surprises ! »

Comme « Maléfique » avant elle, « Cruella » est donc la seconde « méchante » de Disney à avoir droit à un film lui étant dédié. Préquel aux « 101 dalmatiens », le film nous plonge ainsi dans les grandes heures du swinging londonsur les traces de la toute jeune Cruella D’enfer, pour une évocation de sa jeunesse mouvementée et rebelle.Avec pour ambition de comprendre les origines de son caractère féroce et sociopathe légendaire. Et de déterminer si celui-ci relève de l’inné ou résulte d’un traumatisme lié à l’enfance. Ou voire même les deux. A l’évidence, Disney ici joue la carte de la surprise et de l’audace en nous proposant un film beaucoup moins formaté et lisse qu’à l’accoutumée. Avec en son centre une héroïne ambivalente, à la fois destroy, totalement déséquilibrée et limite schizophrène. Surtout, l’intrigue ose sortir du cadre habituellement bienveillant des contes de fées pour s’aventurer en terrain plus glissant, avec notamment un antagoniste qui n’est autre que la mère (et mentor) de l’héroïne. Ce qui donne lieu à une comédie très noire qui assume une certaine dose de cynisme et de méchanceté. Si on pourra toujours lui reprocher un démarrage un peu laborieux (la première moitié du film, qui pose les personnages et les enjeux, est un peu longue à se mettre en place), force est de reconnaitre que ce « Cruella » est formellement très réussi et qu’il s’impose comme l’une des productions Disney les plus sombres et les plus matures. Porté par deux grandes actrices au sommet de leur forme qui se livrent ici à un face-à-face très savoureux, le film complète avantageusement l’univers des « 101 dalmatiens » (grâce à une ultime scène qui lui permet de retomber parfaitement sur ses pieds) et donne une belle épaisseur à ce personnage emblématique qu’on adore plus que jamais détester.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un bêtiser, de scènes coupées et de plusieurs featurettes.

Édité par Walt Disney France, « Cruella » est disponible en DVD, blu-ray et 4k UHD blu-ray depuis le 29 octobre 2021.

Le site Internet de Walt Disney France est ici. Sa page Facebook est ici.