[CRITIQUE] : Zaï zaï zaï zaï

Par Fuckcinephiles
Réalisateur : François Desagnat
Avec : Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia, Julie Gayet, Yolande Moreau,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h23min
Synopsis :
Fabrice, acteur de comédie, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité alors qu’il fait ses courses. Malgré la menace d’un vigile, il parvient à s’enfuir. Commence alors une cavale sans merci, pour celui qui devient rapidement l'ennemi public numéro 1. Alors que les médias s’emparent de l’affaire et que le pays est en émoi, le fugitif, partagé entre remords et questions existentielles, trouve un point de chute inattendu, quelque part en Lozère.


Critique :

Comédie figée et toujours déconnectée d'un quelconque mouvement qui l'éloignerait de ses petites boutades, #ZaïZaïZaïZaï repose constamment sur les mêmes gimmicks comiques et se transforme en une série de sketches tous aussi peu inspirés les uns que les autres. (@Teddy_Devisme) pic.twitter.com/0hYDiAdu56

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 14, 2021

Au départ, il y a la bande dessinée de Fabcaro. Finalement, il y a cette comédie très vite oubliable. Il faut avant tout souligner que le film se positionne sur la comédie absurde. Que ce soit dans la construction de l'univers, ou dans le déroulement du récit, tout est enclin à être abordé par le biais de la fantaisie. Même dans le métier du protagoniste Fabrice, qui est un acteur de comédies pour le cinéma. Sa vie prend un tournant alors qu'il veut régler ses achats dans un supermarché. A la caisse, il ne retrouve plus sa carte de fidélité. L'absurdité commence : la caissière appelle l'agent de sécurité, Fabrice refuse d'obtempérer, et finit par brandir un poireau comme une arme à feu. S'en suit une cavale, obligé de laisser sa femme et son fils, en devenant l'ennemi public numéro un. Avec cette fuite, François Desagnat offre une panoplie de plusieurs personnages hauts en couleurs. Il y a d'abord le protagoniste Fabrice qui part en cavale, sa femme assez désorientée jouée par Julie Depardieu, l'acteur qui doit jouer le rôle de Fabrice pour adapter son histoire au cinéma (incarné par Ramzy Bedia), il y a la commissaire de police farfelue Yolande Moreau, et ça continue. Mais à force de vouloir de faire croire absolument à son univers absurde, Zaï Zaï Zaï Zaï divague entre tous ses personnages, et fait des allers & retours incessants. Comme si suivre un seul parcours n'était pas suffisant.

Copyright Cécile Mella - 24 25 Films - Apollo Films - Orange Studio - France 3 Cinéma


Ce qui aurait pu être un road trip pour Fabrice n'est finalement qu'un prétexte pour obtenir une collection de situations absurdes. Le cinéaste force sa fantaisie, à coups de multiples punchlines. Si l'on retire les innombrables blagues et absurdités qui sont inscrites dans les dialogues, il ne reste plus grand chose de comédie dans le film. Pourtant, le cinéaste avait de bonnes idées. Il y a, par exemple, quelques suggestions formelles sur la composition de cet univers. En toute discrétion au détour de plusieurs informations dans le décor, la mise en scène réussit parfois à montrer que quelque chose ne tourne pas rond. Le film s'amuse à plusieurs reprises à ironiser ou à détourner (de façon satirique) les motifs de la poursuite et du thriller. Ce qui apporte un point de vue fantaisiste et plutôt drôle dans le point de vue des personnages policiers. Mais voilà, Zaï Zaï Zaï Zaï est plutôt un jeu du chat et de la souris, qui se repose sur les mêmes gimmicks comiques constamment. Petit à petit, le film se transforme en une série de sketches tous aussi peu inspirés les uns que les autres.

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Il y aurait pu y avoir tout un discours autour du sensationnalisme, du consumérisme, de l'individualisme. Surtout avec ce point de vue d'un protagoniste qui n'est autre qu'un monsieur tout le monde, supposé acteur réputé de comédies, mais dont le récit tait bien la carrière. Sauf que tout est passé à l'épuisette, le moindre propos qui pourrait apporter davantage qu'une comédie banale est en filigrane. A tel point que l'environnement dans lequel évolue le protagoniste se révèle très timide. Comme si François Desagnat s'intéresse davantage à étirer sa fantaisie qu'à construire une véritable ambiance pour étouffer son personnage en cavale. Mis à part dans la dernière partie (qui n'est pas une surprise), il y a toujours trop de distance entre le protagoniste et la cruauté de la société qui s'agite autour. L'ambiance est bien trop soumise à la quantité de digressions, tant le processus comique prend le pas sur le moindre portrait. Même si l'absurdité du film ne prend pas vraiment de risque avec la bienséance. Une comédie bien figée et toujours déconnectée d'un quelconque mouvement qui l'éloignerait de ses petites boutades.
Teddy Devisme