Réalisateurs : Jim Cummings et PJ McCabe
Acteur : Jim Cummings, Virginia Newcomb, PJ McCabe,...
Distributeur : New Story
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min
Synopsis :
Jordan Hines, un agent hollywoodien à succès sur le point de se marier, reçoit une lettre anonyme l'invitant à un mystérieux rendez-vous sexuel...
Critique :
Ne sachant jamais vraiment quoi choisir entre le thriller paranoïaque à (faux) suspens, la fable moralisatrice et la satire surchargée, #TheBetaTest trébuche autant qu'il marche droit et se pense + féroce qu'il ne l'est réellement, même si sa dénonciation d'Hollywood est affûtée. pic.twitter.com/7SiCVIpbv7
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 17, 2021
Étrangement - mais surtout hâtivement - étiqueté comme l'une des nouvelles next big thing du cinéma ricain après la réception (trop) enthousiaste de son premier long-métrage, Thunder Road, et alors que son second effort, n'a même pas connu l'honneur de pouvoir traverser l'Atlantique - la comédie fantastico-horrifique The Wolf of Snow Hollow -; Jim Cummings nous revient en ces dernières heures de l'année ciné 2021, avec un troisième passage derrière la caméra (co-réalisé et co-écrit avec PJ McCabe), The Beta Test, charge à peine masquée envers la jungle Hollywoodsienne, ou le bonhomme creuse encore un peu plus le sillon de sa représentation névrotique d'hommes dont les défauts sont férocement amplifiés par les carrières qu'ils mènent.
Abandonnant les forces de l'ordre pour le baratin toxique et manipulateur de l'industrie artistique Hollywoodienne, ce nouvel effort sur le thème sur-exploité du yuppie arrogant frappée par la crise existentielle de sa propre toxicité et de ses propres angoisses auto-fabriquées, l'effort se rêve comme le rejeton contemporain entre American Psycho et Mulholland Drive, la solidité et la pertinence de la plume en moins (n'est pas un roi tel qu'Ellis ou Lynch qui veut).
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L'histoire suit celle de l'agent cramé et erratique Jordan Hines (Cummings, pour le coup parfait en yuppie férocement imbuvable qui se rêve en mâle alpha), dont la carrière ne tient qu'à un fil dans une industrie qui menace à chaque seconde, d'anéantir sa raison.
Alors qu'il est sur le point de se marier à la charmante Caroline, il reçoit puis accepte une invitation des plus inhabituelles et mystérieuses dans sa boîte aux lettres, l’invitant à un rendez-vous sexuel anonyme dans une chambre d’hôtel...
Ne sachant jamais réellement quoi choisir entre le thriller paranoïaque à (faux) suspens, la fable moralisatrice surchargée et la satire constamment en surrégime, pour mieux nourrir son regard profondément confus mais légitime sur les travers d'un milieu qui n'a rien appris de la jurisprudence Weinstein (tant il est toujours aussi gangrené par ses penchants sexistes, toxiques, perverses et dominatrices); The Beta Test trébuche autant qu'il marche droit, et se pense sans doute plus drôle et féroce qu'il ne l'est réellement, mais sa dénonciation d'Hollywood n'en reste pas moins sincère et affûtée.
S'il n'est pas le premier effort à se faire la radiographie des égos machistes et sauvages du business et à dénoncer son hypocrisie, il n'y aucun mal à redonner un coup - même mineur - dans la fourmilière, à une heure ou #MeToo a libéré la parole, mais pas sensiblement bousculé une mécanique passéiste trop bien huilée.
Jonathan Chevrier