Réalisateur : Garth Jennings
Avec : avec les voix de Jenifer Bartoli, Elodie Martelet, Camille Combal,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Genre : Animation, Comédie musicale, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min
Synopsis :
Si Buster et sa troupe ont fait du Nouveau Théâtre Moon la salle de concert à la mode, il est temps de voir les choses en plus grand : monter un nouveau spectacle dans la prestigieuse salle du théâtre de la Crystal Tower à Redshore City.
Flanqué de sa troupe — dont Rosita la mère de famille nombreuse constamment débordée, Ash la rockeuse porc-épique, Johnny le gorille romantique, Meena l’éléphante à la timidité maladive sans oublier l’incroyable Gunter, le cochon le plus extraverti de la profession — Buster va devoir trouver comment se frayer un chemin dans les bureaux inhospitaliers de la prestigieuse Crystal Entertainment Company et atteindre son directeur, le loup du show-biz : Jimmy Crystal, qui y règne en véritable nabab.
Dans un effort désespéré pour attirer l’attention de Jimmy, Gunter lance soudainement un pari fou que Buster relève sur le champ : la promesse de faire participer au spectacle le roi du rock, le lion Clay Calloway. Le problème est que… Buster n’a jamais rencontré Clay… surtout depuis que ce dernier s’est retiré de la scène 10 ans plus tôt, après avoir perdu sa femme. Mais pire que tout notre koala préféré ne se rend pas compte qu’il fait cette promesse à un escroc à l’égo surdimensionné qui préférerait défenestrer quelqu’un plutôt qu’on lui mente.
Tiraillé entre les rêves de spectacle dithyrambique de Gunter et les menaces quasi littérales de Jimmy Crystal, qui en profite pour remplacer le rôle principal tenu par Rosita par sa propre fille pourrie gâtée Porsha, Buster va se mettre à la recherche de l’idole du rock pour le persuader de revenir sur scène. Ce qui avait commencé comme une course au succès va finir par rappeler à tous que la musique est le remède ultime pour tous les cœurs, même les plus brisés.
Critique :
S'il ne manquera pas de faire hocher la tête et taper du pied grâce à ses tubes, #TousEnScène2 fera aussi grincer des dents par son manque cruel d'originalité et d'envie de s'extirper du modèle original. Reste un final spectaculaire, quelques moments drôles et une émotion sincère pic.twitter.com/T7urHAlosX
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 20, 2021
Il y a quelque chose d'assez cruel (enfin, toute propension gardée évidemment) dans le fait de se dire qu'Illumination sera vraisemblablement toujours connu, pour le meilleur comme pour le pire, comme le studio a avoir concocté la saga Moi, Moche et Méchant, franchisé à outrance suite à la popularité gargantuesque de ces Minions, cousins éloignés des Gremlins un temps adorables mais devenu depuis - à force d'être sur-utilisés - gentiment irritants.
Ce qui ne l'a pas empêché pourtant, de proposer quelques petites séances hautement recommandables tels que Tous en Scène de Garth Jennings, petit bout d'animation modeste mais charmeur dans son esprit comédie musicale/jukebox (un Glee animé aussi drôle qu'attachant, avec des animaux anthropomorphes plutôt qu'une bande d'adolescents gentiment décalés) mais dont le succès, Hollywood oblige, menaçait de détériorer le bon souvenir que l'on pourrait avoir de lui.
Copyright 2021 Universal Studios. All Rights Reserved
Toujours signée Jennings (même si The Hitchhiker's Guide to the Galaxy et Son of Rambow sont très loin) ce second opus, pourtant pas si éloigné de son prédécesseur, ne s'extirpe jamais totalement du statut peu reluisant (mais évident sur ce genre de wannabe franchise opportuniste bâtie à l'improviste) du copie-calque paresseux, offrant une sorte de suivi raisonnable aux personnages que l'on avait adoré suivre (que ce soit Ash le porc-épic, qui est passé à des choses plus grandes mais pas si meilleures, Johnny le gorille - toujours aussi génial - ou encore Rosita, la maman cochon épanouie) et esthétiquement plus léché, là où il s'avère tout autant surchargé en personnages et en sous-intrigues, mais surtout rythmé à la truelle.
Convoquant une nostalgie totalement à côté de la plaque de son propre public cible (celle des tubes de U2 qui flattera uniquement les adultes, là où seuls les tubes récents devraient réellement alerter les bambins), tout en recyclant les mêmes gimmicks ou presque sur ses séquences musicales (le doublage est cela dit, clairement à la hauteur), Tous en Scène 2 se fait une séquelle frénétique et facile, rompant avec l'amusant cher au premier film pour voguer vers quelque chose de maladroit et de dévitalisé, même si l'émotion pointe parfois subtilement le bout de son nez dans son dernier tiers (le tandem Ash/Calloway forme l'épine dorsale émotionnelle du film).
Copyright 2021 Universal Studios. All Rights Reserved
S'il ne manquera pas de faire hocher la tête et taper du pied grâce à ses tubes, il fera aussi grincer des dents par son manque cruel d'originalité (on est toujours face à un groupe d'animaux tentant de montant un spectacle impliquant des airs populaires) et son aspect clip musical/vignettes jusqu'à son dénouement il est vrai assez spectaculaire.
Une vraie déception qui n'en reste pas moins divertissante à plus d'un égard, aussi contradictoire que cela puisse paraître donc.
Espérons que si suite il y avait, cet hypothétique troisième opus s'extirpe pleinement de ses deux aînés pour voguer vers quelque chose de différent, mais surtout de plus grisant...
Jonathan Chevrier