L'appel de la chair

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « L’appel de la chair » d’Emilio Miraglia.

« Je ne serai plus jamais l’esclave de quelqu’un »

Depuis la mort de son épouse Evelyn, Alan Cunningham, un lord anglais, voit sa santé mentale s’effondrer. Il passe son temps à se livrer à des jeux sadomasochistes avec des prostituées dans son château en ruines. Un jour, il rencontre la belle Gladys, sosie parfait d’Evelyn. Il la demande en mariage et la fait venir vivre au château. Peu à peu, il devient alors victime d’hallucinations, hanté par le fantôme de se première femme.

« C’est la première fois depuis longtemps qu’Alan agit en homme censé »

Trois petits tours et puis s’en va. Voilà comment on serait tenté de résumer de façon caricaturale la carrière D’Emilio Miraglia, réalisateur aujourd’hui quelque peu oublié qui participa aux grandes heures du cinéma bis italien des années 60 et 70. D’abord en qualité de superviseur, puis de premier assistant pour des cinéastes comme Vittorio Cottafavi ou Lucio Salce, avant de devenir à son tour réalisateur. A son crédit, un petit corpus de six films réalisés (certains sous le pseudonyme de Hal Bradley) entre 1967 et 1972. Avant de disparaitre définitivement du circuit et de mourir, prématurément en 1982. S’il toucha aussi bien au polar (« Casse au Vatican » avec Klaus Kinski, « Ce salaud d’inspecteur » avec Henry Silva) et au western (« Joe Dakota » avec Richard Harrison), on retiendra surtout de lui ses deux giallo, « L’appel de la chair » (1971) et « La dame en rouge tua sept fois » (1972), considérés comme ses deux meilleurs films et que l’éditeur Artus Films nous propose ici de (re)découvrir.

« Tu es entrée dans sa maison. Tu t’es couchée dans son lit. A présent tu veux profaner sa tombe. Ta place n’est pas ici. Pars pendant qu’il est encore temps ! »

Avec son titre un brin racoleur, « L’appel de la chair » pouvait laisser croire à une intrigue criminelle centrée sur un prédateur sexuel. Ce qui ne sera pas véritablement le cas, en dépit d’une scène d’ouverture pour le moins équivoque. Pour mieux aborder ce film, il faut se référer à son titre original - littéralement « La nuit où Evelyne sortit de sa tombe » - pour comprendre qu’il s’agit d’un conte d’inspiration gothique pour le moins étrange. En son centre, un homme aux mœurs pour le moins dépravées et sadiques vit dans le souvenir de sa défunte femme jusqu’à rencontrer son parfait sosie qu’il épouse. Ce qui déclenchera une série d’évènements plus ou moins paranormaux, laissant croire à un basculement progressif du héros dans la folie. A moins que quelqu’un ne lui veuille du mal... Miraglia tisse ici une intrigue assez retorse, teintée d’érotisme et de fétichisme, qui donne lieu à une thriller policier tout aussi macabre que délicieusement pervers, tout juste affaibli par un final un tantinet téléphoné et décevant. On se régalera néanmoins de la présence de Marina Malfatti et d’Erika Blanc qui donnent au film sa dimension sensuelle.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master 2k, et proposé en version originale italienne (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une Présentation par Emmanuel Le Gagne (21 min.), d’un Diaporama ainsi que d’une Bande-annonce originale.

Édité par Artus Films, « L’appel de la chair » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 7 septembre 2021.

Le site Internet d’Artus Films est ici. Sa page Facebook est ici.