Hostiles

Par Dukefleed
Scénario déroutant

Depuis la fin des 60’s, le western américain classique s’évertue à être moins manichéen et à montrer une image plus juste du comportement des colons et des amérindiens. Au milieu, il y a les westerns qui prennent une autre voie ; les westerns spaghetti par exemple. Les critiques reconnaissent à ce film une vision juste des rapports amérindiens-blancs ; fort heureux et c’est le minimum que l’on peut attendre, ce film n’est pas rétrograde ou régressif. Il donne de l’indien ni une image de gentil sauvage ni de meurtrier sanguinaire tout en restant dans une veine assez classique du genre, un western taiseux, pur et brut. Taiseux, les quelques dialogues brillent pourtant souvent par leur vacuité. Pur et brut, les paysages massifs magnifient le film et les scènes d’action sont d’une violence sèche ; c’est bien sur ces points que résident la réussite du film. Le scénario ne manque par contre pas d’emphase et de facilités. L’officier est caricatural et fait un trajet psychologique improbable lors de ce voyage passant d’exterminateur d’indiens à premier défenseur de leur cause. La femme dont toute la famille a été exterminée effectue le même trajet radical, un raccourci psychologique dérangeant, elle aurait dû prendre la tangente dès la première ville. De plus, mari et enfants tués un à un à la carabine d’une seule balle à 100m avec les armes d’époque !!! Le réalisateur n’a que faire de la balistique, tous les personnages seront des tireurs d’élite ; là on est de de retour dans le bon vieux western des 50’s. Il est clair que le film voulant défendre des valeurs humanistes de façon simpliste, naïve et convenue ; le final est déroutant. On a l’impression donc que la fin était écrite dès le début et que les 2 heures de film visait coute que coute à arriver à ses fins. Politiquement correct mais qui n’apporte rien de neuf avec un scénario taillé à la serpe.

Sorti en 2018

Ma note: 11/20