En 1962, dans une ville ouvrière d’URSS des ouvriers dont les conditions de vie se dégradent se rebellent contre le pouvoir en place. Le pouvoir soviétique fera tirer sur les manifestants pour éteindre le feu, mettra la région sous cloche et fera taire pendant près de 30 ans tous ceux qui oseraient parler de cette « non affaire ».
Il aurait été facile de placer le spectateur du côté des grévistes, cependant Konchalovsky met au centre de son récit une fonctionnaire zélée qui profite pleinement de sa position dans le parti et des avantages que sa situation lui confère. Convaincue, sa vie c’est le parti, et elle croit en l’idéal communiste plus qu’en sa famille. Lorsque tout dérape, que l’on tire sur le peuple dont sa fille fait partie, elle se retrouve prise entre deux feux : son aveuglement politique et son instinct maternel. La posture de l’héroïne vient souligner le terrifiant pouvoir des idéologies. Ce film questionne donc bien sur l’endoctrinement des masses. Plus qu’il ne condamne frontalement le soviétisme, il montre bien comment un régime se disant gouverner pour le peuple gouverne contre le peuple.
Malgré un certain académisme, on est tenu en haleine par le climat anxiogène bien restitué de ce système. L’héroïne sait qu’elle ne peut faire confiance à personne car elle serait la première à trahir quiconque lui demanderait de l’aide dans les mêmes circonstances.
Mécanique des systèmes totalitaire qui ferait penser à « Z », « L’aveu », « Section spéciale »…. A Costa Gavras, en fait. Donc rien de neuf mais un bon film vu la référence de poids.
Sorti en 2021
Ma note: 13/20