Copyright 20th Century Fox
Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
#15. Best of The Best 2 de Robert Radler (1993)
Une suite différente ?
Suite au succès d’estime de Best Of The Best, la production cherche à renouveler l’expérience et met tout en œuvre pour réussir cet exploit.
Leur but, faire mieux que le premier opus et installer une véritable franchise.
Et pour cela, ils vont changer d’environnement, laisser le côté réaliste du premier film, afin d’entrer dans le monde du bon gros film d’action décérébré. Fusillades, cassages de bras et tournoi clandestin sont au rendez-vous de ce nouvel opus.
Casting d’Actionners
Nous sommes d’accord que dans le premier film, le groupe est composé de cinq combattants. Tommy (Phillip Rhee), Alexander (Eric Roberts), Travis (Chris Penn), Sonny (David Agresta) et Virgil (John Dye). Toutefois, dans le second opus, Sonny et Virgil disparaissent de l’intrigue et leur personnage n’ont jamais existé, ce qui marque une première incohérence à cette suite.
Enfin, pour rendre le film plus spectaculaire et plus commercial, la production cherche des gueules familières au cinéma d’action. Et pour ceci, elle embauche le culturiste Ralf Moeller (Cyborg, Universal Soldiers), la somptueuse Meg Foster (Invasion Los Angeles), le charismatique Sonny Landham (Predator), le terrifiant Patrick Kilpatrick (Coup pour Coup) et le judoka Stefanos Miltsakakis (Road House).
Et comme bouquet final, le showman Wayne Newton y joue le patron du Coliseum.
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Une histoire de vengeance
Dans cette nouvelle aventure , on retrouve donc Alexander, Tommy et Travis. Les trois amis ont ouvert un dojo, jouissent de leur notoriété et se retrouvent pour faire des parties de pêche ou du camping sauvage. Sauf que Travis souhaite bien plus, il veut être le grand champion du Coliseum, un lieu dans lequel se déroule des combats clandestins où la mort est la seule issue.
Mais pour devenir le Champion, Travis va devoir affronter le grand Brakus. Malheureusement, pour lui, Brakus est bien trop fort et il va mourir.
Les organisateurs du tournoi déguisent cela en accident, mais Tommy et Alexander n’y croient pas et apprennent l’existence du lieu. Leur but, désormais, affronter Brakus et venger la mort de leur ami. Eric Roberts effacé, Phillip Rhee le héros, Chris Penn l’absent et Ralf Moeller le grand méchant
Comme pour le premier film, toute la communication est faite sur le nom d’ Eric Roberts. Phillip Rhee n’est qu’au second plan et sa faible notoriété ne permet pas de vendre le film. Cependant, Eric Roberts a failli refuser de jouer dans la suite, la raison : Il n’a pas aimé le premier film.
Du coup, quand Robert Radler lui propose la suite, il hésite et finit par accepter afin de réparer les erreurs du premier opus.
Mais, le bougre est plus effacé et laisse beaucoup de place à Phillip Rhee. D’ailleurs, c’est le personnage de Tommy qui affrontera Brakus à la fin. Eric Roberts n’est là que pour sortir quelques punchlines, montrer ses abdominaux et distribuer des tatanes… Enfin, non puisque le comédien est toujours autant doublé et je soupçonne J.J Perry (Mortal Kombat) d’être sa doublure.
Quant à Phillip Rhee, il profite de ce film pour montrer de quoi il est capable et se donne à fond, comme s’il avait une idée derrière la tête (développer la franchise ?). Le combat final est d’ailleurs explosif, parfois même ridicule et moins fort émotionnellement parlant, que le combat du premier volet contre Dan Han.
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Concernant Chris Penn, il est là pour toucher son chèque. Dans le premier volet, le frère de Sean Penn n’était pas athlétique mais pouvait faire illusion lors des scènes de combat. En revanche, dans la suite, il est encore moins athlétique suite à des gros problèmes d’alcool. Et nous avons du mal à l’imaginer face à Ralf Moeller. D’ailleurs, le combat est presque nanardesque. Toutefois, sa mort en a traumatisé plus d’un, parce qu’elle est brutale et on s’était attaché au personnage.
Bon, nous allons finir par le grand Ralf Moeller qui s’est créé un petit fan club suite à ses apparitions dans Cyborg et Universal Soldiers. Avec Best Of The Best 2, il obtient son premier grand rôle outre-atlantique et grâce ce film, il entrera petit à petit dans l’univers du Direct-To-Video.
Imposant à l’écran, efficace lors des combats, Ralf Moeller est le méchant neuneu que l’on adore détester. Grâce à ce film, il connaîtra une belle carrière de second couteau par la suite.
Conclusion
Bien que les codes du film d’action soient respectés, c’est un échec au box-office, malgré une promotion importante. Toutefois, il trouve son public au vidéo club, ce qui permet de développer la franchise.
Jason