[CRITIQUE] : Presque

[CRITIQUE] : Presque

Réalisateurs : Bernard Campan et Alexandre Jollien
Acteurs : Bernard Campan, Alexandre Jollien, Tiphaine Daviot,...
Budget : -
Distributeur : Apollo Films
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Suisse.
Durée : 1h32min.
Synopsis :
Deux hommes prennent la route, de Lausanne vers le sud de la France, dans un corbillard. Ils se connaissent peu, ont peu de choses en commun, du moins le croient-ils…


Critique :

Dénué de tout pathos et mièvrerie faciles, #Presque incarne un joli et enthousiaste road movie qui ne cherche pas tant à se délester des figures imposées par son récit initiatique, qu'à mettre en images avec une sincérité désarmante, sa vision tendre du bon vivre ensemble. pic.twitter.com/qUBVyzgp7v

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 26, 2022

Les mômes biberonés aux 90s que nous sommes auront une tendresse toute particulière pour Bernard Campan, l'un des trois Inconnus dont la carrière cinématographique aura réservé de jolies surprises, tant il s'est avéré aussi juste dans la comédie que dans le drame.
Même si son pendant réalisateur, majoritairement conditionné par son duo avec Didier Bourdon, ainsi que leur trio avec Pascal Legitimus (excepté son mitigé La Face Cachée, qu'il a écrit et réalisé en solo), a été un tantinet moins heureux - L'Extraterrestre bordel.
C'est aux côtés, aussi bien devant que derrière la caméra et au scénario, du philosophe et écrivain suisse Alexandre Jollien, qu'il nous revient en ces premières heures de 2022 qu'il nous revient avec un nouvel effort, Presque, alliance entre le buddy movie et le road movie initiatique qui aborde la question du handicap de manière frontale, avec humour et tendresse.

[CRITIQUE] : Presque

Copyright PRESQUE 2020 - PAN-EUROPÉENNE – FRANCE 3 CINÉMA - APOLLO FILMS – ABS – AXEL FILMS PRODUCTION - LES PRODUCTIONS JMH – RTS


Soit l'histoire d'un croque-mort désabusé, Louis, qui a repris l'entreprise florissante de son paternel à Lausanne, même si la flamme n'était pas forcément en lui.
Si sa vie est vissé sur ce besoin de prendre soin des vivants autant que des défunts, c'est accidentellement qu'il manque de bousculer celle d'Igor, un livreur de légumes bio/infirme moteur cérébral depuis la naissance, qu'il manque d'envoyer dans le décor avec sa bagnole.
Ce dernier, passionné de philosophie, s'intéresse sincèrement à l'activité de Louis, au point que les deux se lancent ensemble dans une aventure jusque dans le Sud de la France, pour un enterrement...
Vissé sur une amitié unique de deux âmes opposées et solitaires, tiraillées par un passé douloureux, Presque se fait un joli feel good movie enthousiaste et à la verve joyeuse, qui ne cherche pas tant à se délester des figures imposées par son récit initiatique (c'est aussi prévisible qu'un brin programmatique), qu'à mettre en images avec un naturel et une sincérité désarmante, sa vision tendre du bon vivre ensemble.
Dénué de tout pathos et mièvrerie faciles, et porté par un solide duo Campan/Jollien, cette petite évasion réjouissante et salvatrice au coeur d'une vie qui ne pardonne rien, aborde des thèmes essentielles (la mort, le handicap, la peur du regard d'autrui,...) avec sérieux et auto-dérision, et prône une acceptation de la différence avec fraîcheur.
La (très) belle surprise de la semaine.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Presque