Bloody Sunday

Pourquoi voir Bloody Sunday ?
Il y a cinquante ans jour pour jour, l'Irlande du Nord plongeait dans l'horreur, le dimanche 30 janvier 1972 à Londonderry, des milliers de nord irlandais marchent pour les droits civiques des catholiques nord-irlandais, depuis la partition en 1921 la discrimination de la minorité catholique est forte en Irlande du Nord, un pays à majorité protestante et unioniste (fidèle à la couronne britannique).
Face à l'injustice et au souhait de ne pas avoir recours à la violence, l'Association nord-irlandaise pour les droits civiques (NICRA) organise des campagnes non-violentes pour promouvoir l'égalité de droits entre catholiques et protestants, plusieurs attaques violentes des loyalistes protestants et de de la Police royale de l'Ulster (RUC) contres les manifestants pacifiques provoquent la colère des catholiques, des émeutes éclatent, face à l'incapacité de la police de rétablir l'ordre, le gouvernement britannique déploie des parachutistes de l'armée.
Lors de la manifestation pacifiste des droits civiques du 30 janvier 1972, les manifestants avaient prévu de marcher vers le Guildhall de Derry (Hôtel de ville de Derry), cependant l'armée britannique a dressé de nombreuses barricades afin de modifier le parcours de la manifestation, un groupe de jeunes quitte le cortège pour attaque les barricades avec des pierres, l'armée riposte avec l'aide de gaz lacrymogènes et de canon à eau jusqu'à ce que le 1er bataillon du régiment de parachutistes reçoit l'ordre de tirer à balles réelles.
L'armée tire sur la foule et abat un jeune adolescent qui s'enfuyait, les militaire ont pour ordre de rejoindre la manifestation et de procéder à des arrestations, ce jour là les parachutistes ont tiré plus d'une centaine de cartouches sur la foule, quatorze civils perdent la vie, John Duddy (17 ans), Hugh Pious Gilmour (17 ans), Kevin McElhinney (17 ans), Michael Gerald Kelly (17 ans), Gerald Donaghy (17 ans), John Pius Young (17 ans), William Noel Nash (19 ans), Michael M. McDaid (20 ans), James Joseph Wray (22 ans), William Anthony McKinney (27 ans), Patrick Joseph Doherty (31 ans), Gerald (James) McKinney (34 ans), Bernard McGuigan (41 ans) et John Johnston (59 ans).
Quatorze personnes furent également blessées, douze par balles et deux écrasées par des véhicules militaires, cinq de ces blessés ont été touchés dans le dos, cet événement sanglant baptisé Bloody Sunday (Domhnach na Fola en gaélique), fut un profond traumatisme pour la communauté catholique, cet évènement va également déclencher une vague de violence de la part de l'IRA (Irish Republican Army) contre tout ce qui représente le gouvernement britannique.
C'est le réalisateur Paul Greengrass qui a souhaiter porter à l'écran les événement survenus ce jour de janvier 1972, un cinéaste qui à un style très réaliste et donc parfait pour relater de façon quasi documentaire la tragédie du Bloody Sunday.
Dès l'ouverture du film Paul Greengrass nous plonge caméra à l'épaule dans une réalité palpable, le spectateur déambule aux cotés des manifestants et du drame qui va survenir,
Le cinéaste britannique ne cherche pas à livrer sa vérité mais à montrer la réalité, se voulant le plus fidèle possible à ce qu'il s'est réellement passé, Paul Greengrass a effectuer de nombreuses recherches et a même demandé à certains manifestants du Bloody Sunday ainsi que des habitants de Derry de participer.
Film immersif, Bloody Sunday n’oublie pas ses interprètes, on retrouve James Nesbitt (Five Minutes of Heaven, Match Point), le regretté Tim Pigott-Smith (V pour vendetta, Quantum of Solace), Nicholas Farrell (Les chariots de feu, Hamlet), Allan Gildea (Watched, Good Vibrations), Gerard Crossan (Omagh, Civvies) et Mary Moulds (Peacefire, Line of Duty).
Dans Bloody Sunday nous avons l'impression de vivre les événement comme si on y était, à la manière d'un documentaire, le cinéaste film à la manière d'un reporter pour immerger les spectateurs au cœur du chaos, une mise en scène employée pour relater le plus fidèlement possible avec un souci du détail rigoureux ce jour qui marqua le monde.

Une plongée réaliste au cœur de l'horreur