[FUCKING SERIES] : Murderville saison 1 : Terry Seattle, détective improvisé

[FUCKING SERIES] : Murderville saison 1 : Terry Seattle, détective improvisé

(Critique - avec spoilers - de la saison 1)

Sur le papier, la prémisse de la nouvelle série comique made in Netflix Murderville avait tout du concept génial mais à l'équilibre cela dit méchamment précaire, qui bien orchestré pouvait mener sur un enchaînement continu de barres de rires : au cours de six épisodes comme autant d'enquêtes comico-mystérieuses finement scriptées (on est pas si loin, toute propension gardée, de la vénérée Clair de Lune), nous suivons un Will Arnett on fire dans le détective fictif Terry Seattle, à qui un stagiaire célèbre (et pas forcément comédien et encore moins comique) est affecté pour l'aider à résoudre un meurtre.
Le petit sel de cet élément clé est que toutes les personnes impliquées dans la production ont un scénario ou savent où diriger le spectacle, excepté ce dit invité/stagiaire qui doit avancer selon sa propre propension à improviser, mais aussi et surtout à résister aux facéties et autres tentatives de déstabilisation extrêmes d'Arnett.
En résulte un constat plutôt mitigé à la vue de cette première cuvée inaugurale, où les participations diverses (Conan O'Brien, Kumail Nanijiani, Annie Murphy, Sharon Stone, Ken Jeong et Marshawn Lynch) ne provoquent pas toujours les rires et les situations cocasses escomptées - Jeong en tête.

[FUCKING SERIES] : Murderville saison 1 : Terry Seattle, détective improvisé

Copyright Lara Solanki/Netflix


Inéluctablement répétitif dans sa structure au point que le show perd de sa fraîcheur avant même le virage de la mi-saison (un épisode : une enquête, avec une introduction similaire jetant essentiellement les bases pour chaque invité), avec des épisodes articulés sur la même mécanique narrative (le duo de détectives interroge ensuite trois suspects, le stagiaire prend des notes, pose des questions puis émet une supposition sur qui est le coupable au chef Rhonda, ex-femme et boss de Seattle, confirme ou non le résultat), la série reste néanmoins sauvée par la capacité d'Arnett à maintenir la baraque en place et à pousser ou non ses petits camarades à briser leur sérieux, et à totalement se lâcher - ce qu'il arrive souvent.
À ce petit jeu, les duos qu'ils forment avec Nanjiani, Murphy mais surtout O'Brien (qui semble s'éclater au moins autant qu'Arnett), sont absolument géniaux, et justifie joliment leur vision - moins les autres.
Prévisible et bancale autant qu'elle est d'un charme attachant (elle rappelle parfois la désopilante émission Impractical Jokers), Murderville ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste mais à le mérite de - globalement - faire passé un bon moment a son auditoire, une série aussi sympathique et créative qu'oubliable malgré un concept génial, comme Netflix en compte à la pelle...
Jonathan Chevrier
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