[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #157. Semaine du 6 au 12 février

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 6 Février au 12 Février

Dimanche 6 Fevrier. The Queen de Stephen Frears sur TF1SeriesFilms.
Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d’un accident de voiture survenu sous le pont de l’Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu’une vague d’émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une sœur, une mère ou une fille.
Vous en avez marre d’attendre la 5eme saison de The Crown ? Eh bien regardez The Queen de Stephen Frears. Eh oui, certains ne le savent peut-être pas, mais avant la série Netflix, Peter Morgan avait déjà évoqué le destin de la famille royale. Ici, le scénariste vient décortiquer le drame entourant la mort de Diana en scrutant une reine au bord du précipice. Déjà, on retrouve cette thématique du tiraillement entre le devoir et l’intime, entre une grand-mère et une monarque. Le tout savamment mis en scène par un Stephen Frears qui apporte une myriade de détails visant à offrir un écrin pour une Helen Mirren brillante. Après cela on reste curieux de savoir comment Peter Morgan va pouvoir évoquer, à nouveau, cette période dans The Crown.


Lundi 7 Fevrier. Mon Inconnue de Hugo Gélin sur France3.
Lycéens tous les deux, Olivia et Raphaël s’aiment comme des fous. Quelques années plus tard, alors qu’elle continue à passer des concours difficiles, Olivia supporte de moins en moins de se voir délaissée par Raphaël, devenu auteur de BD à succès. Un énième clash, et la dispute de trop. Pour Raphaël, le conte de fées va virer au cauchemar. Un beau matin, il se réveille dans un monde qu’il ne reconnait pas. C’est la panique, d’autant qu’Olivia, devenue une grande interprète, ne le reconnait plus.
Avec son concept semblant tout droit sorti d’un épisode de La Quatrieme Dimension, le réalisateur s’offre une romcom forcément un brin fantaisiste, mais surtout d’une grande douceur. En s’imprégnant de l’esprit d’un Richard Curtis, Hugo Gélin parvient à donner un récit espiègle, notamment avec le personnage de Benjamin Lavernhe, mais qui ne refuse jamais de se laisser aller a quelques purs moments de romance. Et si l’ensemble marche, c’est grâce à deux éléments. L’écriture, bien sûr, qui joue avec son format et son genre pour ne jamais tomber dans quelque chose de trop mielleux. Mais surtout, grâce au couple que forment François Civil et Josephine Japy qui se présente à nous comme de dignes héritiers de Hugh Grant et Julia Roberts. Oui, Mon Inconnue est une très belle romcom.


Vendredi 11 Fevrier. Hope and Glory de John Boorman sur France5.
Le 3 Septembre 1939, l’Angleterre entre en guerre. Bill Rohan voit son père partir. Il reste avec sa mère, ses tantes et ses deux sœurs. La nuit, c’est la fête : sirènes, explosions, un vrai feu d’artifice. L’école est fréquemment interrompue par des alertes. Dawn, sa sœur ainée, est amoureuse et bientôt enceinte. Entre le ciné et le pique-nique, la vie s’écoule jusqu’au bombardement de la maison. Les vacances arrivent, Bill est fou de joie, car l’école a brulé…
Hope and Glory est une œuvre hautement autobiographique. On a presque l’impression de voir John Boorman fouiller quelques vieux journaux intimes, en arracher certaines pages pour venir faire un collage de souvenirs. C’est d’ailleurs toute la force de ce récit qui, s’éloigne des champs de bataille, pour aller voir ce quotidien sur lequel la menace pèse, perpétuellement, mais qui pourtant continuer de vivre. Le cinéaste rappelle que l’enfance est toujours, d’une manière ou d’une autre, merveilleuse, même quand les souvenirs ont quelques ombres dramatiques. Féroce, oui, drôle, aussi et d’une grande sensibilité, Hope and Glory c’est la guerre a hauteur de gamin et c’est beau.
Thibaut Ciavarella