Les promesses

Les promessesElles n'engagent que ceux qui souhaitent y croire

Une maire dont très vite on nous donne une image d’intégrité se bat avec son directeur de cabinet afin d’obtenir une subvention de 63 millions d’euros pour sauver les logements d’un quartier de sa ville de banlieue parisienne. Elle doit réussir, c’est son second et dernier mandant, elle s’y est engagé devant ses électeurs ; et elle veut quitter la place sur ce fait d’arme. Les tractations avec le plus haut niveau de l’Etat sont rudes ; mais grâce à cela elle est repérée et pressentie pour un poste dans le cadre d’un remaniement gouvernemental. Et là, tout s’emballe, elle n’aura pas le poste ; et sentant sa fin de carrière, elle décide de se représenter contre sa plus proche collaboratrice et le chef de son parti.

Tout cela parait un peu brouillon du fait de la densité du scénario. Le scénario est en effet touffu mais bien tenu dans l’ensemble mis à part quelques superflus scénaristiques. Une mise en scène fonctionnelle, c’est plutôt par son écriture ciselée, précise et incisive que Thomas Kruithof frappe les esprits. Les promesses sont nombreuses dans le film et ne seront pas toujours tenus ; il évite le manichéisme du « tous pourris » en croquant des personnages contraints d’arbitrer bien souvent, et avec sang-froid, entre ambitions et idéaux. Ces politiques sont humains ; ambitieux, ils tentent d’être loyaux, sont parfois lâches et ont parfois le courage de renoncer. Ce récit est crédible de bout en bout et tourne très vite au thriller psycho-politique ; pas toujours simple à suivre mais hyper prenant. Et pour nous accompagner dans cette plongée au cœur de la complexité de la décision politique ; le duo Huppert / Kateb est stupéfiant.

Au terme du film, j’ai retenu une scène en particulier du fait de son intelligence en mode communication politique indirecte ; celle où Reda Kateb raconte une histoire autour de Barack Obama est excellente.

A voir pour sa profondeur et son punch narratif.

Sorti en 2022

Ma note: 14/20