Backtrack (aka Catchfire)

Un grand merci à Carlotta Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Catchfire (aka backtrack) » de Dennis Hopper.

Backtrack

« Les passions sont des choses difficiles à cacher »

Anne Benton, une jeune artiste de Los Angeles, est témoin d’un meurtre orchestré par la mafia. Elle tente de trouver protection auprès de la police, mais les hommes de main du parrain ont déjà retrouvé sa trace. Anne parvient malgré tout à s’enfuir sous une nouvelle identité. Un tueur à gages nommé Milo est alors engagé pour débusquer et éliminer la jeune femme. Contre toute attente, cet homme sans pitié va tomber amoureux de sa cible…

« Il y a cet homme dans l’ombre. Je sais que je vais mourir mais je ne peux rien y faire »

Backtrack_Jodie_Foster

Révélé au milieu des années 50 en même temps que son ami James Dean, le jeune Dennis Hopper traverse les années 50 et 60 en multipliant les apparitions dans une série de drames (« Géant », « La fureur de vivre », « Luke la main froide ») et de westerns (« Règlements de comptes à OK Corral », « Les quatre fils de Katie Helder », « Pendez-les haut et court », « Cent dollars pour un shérif ») au sein desquels il tente d’imposer son jeu nerveux. Mais c’est finalement en tant que réalisateur avec « Easy rider » - emblème de la contre-culture et du mouvement hippie - qu’il accède en 1969 à la reconnaissance. Un succès difficile à gérer pour cet acteur turbulent et en proie à de nombreuses addictions qui, en dépit d’une carrière prolifique,alternera grands films (« Apocalypse now », « Rusty James », « L’ami américain », « True romance », « Speed » …) et véritables nanars (« Super Mario Bros », « Spacetruckers », « En direct sur Ed TV » …). Sa carrière de réalisateur (sept films au total) suivra un chemin similaire, allant d’un cinéma d’auteur exigeant (« The last movie », « Garçonne ») à des films plus mainstream, plus ou moins bien ficelés (« Colors », « Hot spot » jusqu’à la comédie « L’escorte infernale »). Antépénultième film du cinéaste, « Backtrack » fut marqué par une production difficile (relation conflictuelle entre le réalisateur et son actrice principale)jusqu’à lui échapper totalement. En effet, insatisfaite du montage voulu par le réalisateur, la production finit par reprendre la main sur celui-ci afin de raccourcir la durée du film. Ce qui poussera Dennis Hopper à refuser d’être crédité en tant que réalisateur.

« Si je te laisse vivre ta vie sera à moi »

Backtrack_Dennis_Hopper

Sorti sur nos écrans sous le titre « Une trop belle cible », « Backtrack » reprend à son compte le concept de l’arroseur arrosé. Ou plus exactement, dans le cas présent, celui du tueur à gages incapable de tuer sa cible dont il tombe rapidement amoureux. Partant de ce postulat, Hopper brode un thriller dans lequel le second degré n’est jamais très loin, peuplé de personnages assez caricaturaux (le tueur raffiné qui doit composer avec des gros bras de la mafia aussi bêtes que méchants).Mais le problème, c’est qu’à force de digresser et de laisser libre court à ses propres passions (l’art contemporain, le jazz, le désert et ses grands paysages), Hopper en oublie totalement son scénario qui part assez vite en roue libre. Marqué ainsi par de nombreuses ellipses, ce dernier parait souvent enchainer les séquences sans véritable logique. Difficile ainsi de savoir à quel moment le héros décide de lâcher ses employeurs, ni quand (et surtout pourquoi !) l’héroïne finit par tomber amoureuse de lui. Il en ressort un film étonnant et déroutant, principalement sauvé par son second degré souvent absurde ainsi que par son casting solide (Jodie Foster, Dean Stockwell, Joe Pesci, Vincent Price, John Turturro ou encore Charlie Sheen). Une vraie curiosité pour le coup.

Backtrack_Vincent_Price

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un nouveau Master Haute-Définition, et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles. A noter que le film est disponible en version cinéma « Catchfire » (100 min., VF/VOST) et Director’s Cut « Backtrack » (116 min., VOST).

Côté bonus, le film est accompagné de « L’art dans Backtrack » : documentaire de Nick Ebeling avec interviews de Dennis Hopper et témoignages inédits de ses fidèles collaborateurs et amis (17 min.), Dans les coulisses de « Backtrack » : retour en images sur le plateau lors du tournage de certaines scènes du film (7 min.), Hopper collectionneur d’art : Dennis Hopper dévoile son impressionnante collection d’art, mêlant créations personnelles et œuvres de célèbres artistes contemporains comme Jean-Michel Basquiat ou Keith Haring (8 min.) ainsi que d’une Bande-annonce originale.

Édité par Carlotta Films, « Backtrack (akaCatchfire) » est disponible en blu-ray ainsi qu’en DVD depuis le 7 juillet 2021.

Le site Internet de Carlotta Films est ici. Sa page Facebook est ici.