Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de décou...

Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « California » de Michele Lupo.

California

« On sait bien qu’on n’est que de la charogne. Et que ça attire les vautours. Mais toi tu es pire que nous. Tu ne feras croire à personne que tu es un justicier »

À la fin de la guerre de Sécession, les soldats sudistes doivent rentrer chez eux, tentant de survivre dans les décombres fumants. Michael Random, dit California, se lie d’amitié avec le jeune William Preston, faisant un bout de chemin avec lui. Des chasseurs de primes nordistes tuent William. California va ramener sa médaille à la famille Preston et le venger.

« Lève un peu le pied sur tes activités, tu pourrais devenir embarrassant pour un futur président »

California_Miguel_Bose

Ancien assistant de Sergio Leone, Michele Lupo débute sa carrière de réalisateur au tout début des années 60. Résolument tournée vers le cinéma bis, sa filmographie débutera sous le signe (alors très en vogue de l’autre côté des Alpes) du péplum (« Maciste contre les géants », « Le retour des titans », « La vengeance de Spartacus ») et se poursuivra jusqu’au début des années 80 en alternant films policiers (« Opération fric », « L’homme aux nerfs d’acier ») et westerns (« Arizona Colt »), le plus souvent sous l’angle parodique. Le grand public se souviendra ainsi, principalement, de sa fructueuse collaboration avec l’acteur Bud Spencer qu’il dirige sur ses cinq derniers films (« Mon nom est Bulldozer », « On m’appelle Malabar » et sa suite). Il dirigea également de façon toute aussi régulière une autre vedette du cinéma italien, à savoir Giuliano Gemma, qu’il opposa notamment au grand Kirk Douglas dans le thriller « Un homme à respecter ». Les deux hommes se retrouvent pour une cinquième et dernière collaboration en 1977 à l’occasion du western tardif « California ».

« Un homme n’est rien s’il ne se fait pas respecter par les armes »

California_Michele_Lupo

La guerre est toujours une malédiction, quelle qu’elle soit. Un déchainement inhumain de violence et de mort, qui conduit invariablement à l’avilissement des hommes qui y participent. Malgré cela, la guerre reste le théâtre de nombreuses opportunités pour les esprits sans scrupules. Qu’il s’agisse de s’enrichir ou d’assouvir ses pulsions mortifères les plus inavouables. Et puis, à la marge, pour les hommes au passé trop chargé, la guerre est aussi l’occasion de se faire oublier, de disparaitre, pour pouvoir ensuite mieux se réinventer et repartir, ailleurs, à zéro. « California », du nom de son héros, est ainsi un western centré sur un homme au passé trouble. Un homme revenu de tout mais n’ayant plus nulle part où aller. Un homme qui cherche surtout à tourner le dos à une vie de violence. Un vœu pieu dans un monde troublé par les affres de la guerre. Pour son dernier western, Michele Lupo signe un film étonnement crépusculaire et désenchanté, à rebours des standards du western spaghetti, d’ordinaire très généreux et volontiers ironiques. La capitulation des confédérés nous est ainsi dépeinte avec un certain souci de réalisme, entre les humiliations infligées par les yankees aux vaincus et le harcèlement des chasseurs de prime particulièrement cruels qui liquident froidement et sans aucune forme de procès les trainards sudistes qui ont eu le malheur de voler pour manger. Et qui finiront par forcer le héros à se compromettre et à montrer son vrai visage. S’il se révèle très original de par son sujet et son traitement, on peut tout de même reprocher à ce « California » son scénario un peu déséquilibré : la première moitié consacrée au retour à la vie civile parait ainsi un peu longue à se mettre en place quant la seconde moitié, dédiée à la traque des chasseurs de prime semble assez expéditive. De même que des choix de thèmes musicaux assez déroutants. Rien cependant de très préjudiciable. Force est d’ailleurs de constater que ce western, pourtant ô combien mélancolique, se révèle très plaisant.

California_Giuliano_Gemma

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master restauré 2k, en version originale italienne (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « Terre sans pain » : présentation du film par Curd Ridel (46 min.), d’un Diaporama d’affiches et photos (4 min.), d’une Bande-annonce originale et des Bandes-annonces de la collection.

Édité par Artus Films, « California » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 16 novembre 2021.

California_bluray

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