Un grand merci à Coin de Mire Cinéma pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le grand chef » de Henri Verneuil.
« Restons laveurs de voiture puisque ton ambition ne va pas plus loin »
Antoine et Paul sont laveurs de voitures dans une station « Washmobile ». Tout en frottant les somptueuses carrosseries, Paul s’efforce de convaincre Antoine de se lancer dans le kidnapping afin d’avoir assez d’argent pour acheter une station de pompes à essence. Ils décident d’enlever Éric un gamin de six ans, fils du milliardaire Jemelin. L’enlèvement réussit mais, à peine à la maison, les deux compères s’aperçoivent qu’ils ont kidnappé le gosse le plus insupportable de Paris…
« Tu crois que des parents aussi indifférents ça existe ? »
En cette fin des années 50, la carrière du cinéaste Henri Verneuil est à la croisée des chemins. En effet, s’il s’est révélé au grand public par le biais de la comédie et de sa fructueuse collaboration avec Fernandel (les deux hommes tournent ensemble six films entre 1949 et 1955 dont « Le boulanger de Valorgues », « L’ennemi public n°1 » et « Le mouton à cinq pattes »), Verneuil s’est ensuite essayé à des sujets plus graves et plus dramatiques (comme les drames « Les amants du Tage », « Des gens sans importance » ou « Maxime »). Veine qu’il poursuivra ensuite durant les années 60 (« Le président », « Un singe en hiver ») avant de s’imposer comme une grande figure du cinéma populaire grâce à ses films d’aventures (« 100 000 dollars au soleil », « Week-end à Zuydcoote ») et ses polars virils (« Le clan des siciliens », « Le casse », « Peur sur la ville », « Mélodie en sous-sol »). Mais alors que la décennie se termine, il revient une dernière fois à la comédie, retrouvant Fernandel pour une ultime collaboration le temps de deux films : « Le grand chef » et « La vache et le prisonnier ».
« Toi je t’aime bien : tu es gentil comme un cheval »
Modestes laveurs de voitures, Antoine et Paolo rêvaient de monter un gros coup leur permettant de couler des jours heureux au soleil. Et peut-être même, qui sait, d’acheter leur propre station-service. Mais n’est pas un gangster qui veut. Et leur plan de kidnapper le jeune fils d’un riche industriel peut-être pas si malin et tranquille que prévu. Adaptation de la nouvelle « The ransom of Red Chief » de l’auteur humoristique américain O. Henry (déjà adaptée précédemment par Yasujiro Ozu en 1929 et par Howard Hawks au sein du film à sketches « La sarabande des pantins » en 1952), « Le grand chef » est donc une comédie centrée sur l’inversion des rôles : le gamin enlevé se révélera être une peste dont l’indocilité et les mauvais coups feront tourner en bourrique ses deux ravisseurs, qui se révèleront être deux types plutôt naïfs et braves. Ce qui donnera lieu à toute une série de situations burlesques assez cocasses, allant du poivre jeté dans le verre de vin des deux héros à la course-poursuite nocturne après un bloc de glace particulièrement récalcitrant. Mais le vrai plaisir cinéphile du film est de retrouver à l’affiche Fernandel et Gino Cervi, mythique duo de la saga des « Don Camillo », qui campent ici respectivement l’auguste et le clown blanc. Bien qu’un peu désuète, « Le grand chef » reste une comédie familiale plutôt alerte et très amusante.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans une nouvelle restauration Haute-Définition par StudioCanal avec la participation du CNC. Il est proposé en version originale française (2.0).
Côté bonus, la collection « La séance » propose un formidable concept : celui de reproduire les conditions d’une véritable séance d’époque. En mode « Séance complète », le film sera ainsi précédé des authentiques actualités Pathé de la semaine de sortie du film ainsi que de publicités et bandes-annonces d’époque, le tout en HD. En mode film seul, « Le grand chef » se lancera directement.
Édité par Coin de Mire Cinéma, « Le grand chef » est disponible depuis le 10 septembre 2021 dans une très belle édition Digibook, limité à 3000 exemplaires numérotés, comprenant le blu-ray + le DVD du film ainsi qu’un livret reproduisant des documents d’époque (24 pages), 10 reproductions de photos d’exploitation (15,5 x 11,5 cm) et la reproduction de l’affiche d’époque (29 x 23 cm). Un très bel objet qui ravira tous les cinéphiles.
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