[CRITIQUE] : Morbius

[CRITIQUE] : Morbius

Réalisateur : Daniel Espinosa
Acteurs : Jared Leto, Matt Smith, Adria Arjona, Jared Harris, Tyrese Gibson,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Fantastique, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
Découvrez pour la première fois au cinéma, le Docteur Michael Morbius (incarné par l’acteur oscarisé Jared Leto), anti héros énigmatique et l’un des personnages les plus captivants et torturés des personnages de Marvel dans l’univers Sony Pictures.
Gravement atteint d’une rare maladie sanguine, et déterminé à sauver toutes les victimes de cette pathologie, le Dr Morbius tente un pari désespéré. Alors que son expérience semble être un succès, le remède déclenche un effet sinistre. Le bien vaincra-t-il le mal – ou Morbius succombera-t-il à ses nouvelles pulsions ?


Critique :

Catastrophe sans identité ni âme cèdant à un fétichisme gothique armé de pacotille, teasant comme une bête malade un concept de Sinister Six qui aurait dû rester dans son cercueil en colza plein de pisse, #Morbius réussi la prouesse pas aisée de faire pire que le diptyque #Venom. pic.twitter.com/Qmp7SHvSwD

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 30, 2022

Force est d'admettre qu'il y a quelque chose de magique derrière l'aspect furieusement cynique que peut avoir Sony Pictures a saccager son " Spider-Man Universe ", une attitude qui ne date pas d'hier puisque dès son premier reboot de la franchise Spider-Man échoué à Marc Webb, la firme n'a eu de cesse que de volontairement se mettre des bâtons dans les roues.
Même s'il est vrai que depuis Venom, cela touche au sublime, cette sorte de je-m'en-foutisme pleinement conscient de la merde qu'il dégueule à un auditoire qui, sadiquement où stupidement c'est selon, en redemande en célébrant joyeusement et massivement la moindre de leur production en salles.
Et alors qu'un inconstant mais jouant pleinement la carte du fan service, Spider-Man : No Way Home de Jon Watts, vient de casser la baraque comme ce n'est pas permis (1,888 milliards de dollars au box-office mondial, recettes en cours), voilà qu'il tente un hold-up encore plus oser : dégainer avec deux ans de retard un Morbius fleurant bon la vaseline avant même son premier clap de tournage, dans l'idée d'en faire un money maker autant si ce n'est plus florissant que l'arnaque irritante qu'incarnait déjà Venom : Let There Be Carnage.

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Pas de bol évidemment, le film de Daniel Espinosa n'a ni le semblant de conscience de soi totalement déglingué du film d'Andy Serkis (au demeurant tellement mauvais qu'il en devient presque jouissif), ni même le second degré totalement assumé et encore moins le moindre souci d'incarner quoi que ce soit d'autre qu'un pâle et sérieux calque de la même sempiternelle origin story faisandée et expédiée (jusque dans le concept que le vilain ait les mêmes pouvoirs que le " héros "), où seul la gimmick centrale (le sérum remplaçant ici la symbiote) se veut comme le moteur essentiel pour la mécanique de décrédibilisation forcée de ses vilains populaires, à la profondeur reduite à peau de chagrin (jamais son questionnement n'est remis en question, tout comme ses actes).
Espinosa, au demeurant un honnête faiseur, se fait ici un yes man sans aucun amour propre, expédiant son aventure vampiro-romantico-tragico-bande mou avec une platitude confondante (ses scènes d'action aproximatives filmées au ralentis et montées à la truelle, ses visages boursouflé aux CGI grand-guignolesque,...) tout en cèdant à un fétichisme armé de pacotille qui ferait presque passer le Blade Trinity de David S. Goyer pour un sommet du genre (ironie du sort, Morbius a failli être introduit au sein de la saga).

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Sans remords, il dénigre volontairement la mythologie fascinante du personnage (de loin l'un des meilleurs du catalogue de Spidey) et troque une bonne centaine de millions de dollars pour - presque - deux heures de vide intersidéral alternant idées visuelles absurdes (pas une seule goutte de sang), mise en scène mécanique et photographie émo-gothique tout droit sortie de la franchise Underworld - déjà estampillée Sony Pictures.
Dommage dans le sens ou Jared Leto ne cabotine absolument pas à l'écran, à la différence d'un Matt Smith en complet roue libre, qui a avoué en pleine campagne promotionnelle qu'il ne savait même pas qui il campait vraiment... lol.
Teasant comme une bête malade un concept de Sinister Six qui aurait dû rester dans le cercueil en colza plein de pisse qui était le sien (même s'il ne fait aucun effort pour faire vibre un tant soit peu son univers partagé), via quelques punchlines foireuses et deux scènes post-générique honteuses (avec un Vautour dont le retour impose une pluie d'incohérences folles, de son costume sans la technologie Chitauri du MCU à la mention d'un Spider-Man qui n'est plus censé exister suite au sort de Dr Strange... qui a amené Adrian Toomes dans l'univers de Morbius); Morbius et sa dégaine chaotique incarnent le pire du blockbuster moderne, écrit, mis en boîte et monté sans aucun soin ni désir de donner une quelconque logique à sa bouillie.

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Une catastrophe sans identité et sans âme qui intime au spectateur de réagir et de ne plus soutenir aveuglément cette entreprise de destruction massive cynique et pernicieuse qui renonce à toute ambition cinématographique, sous peine de motiver le studio à continuer de les enchaîner à la pelle, déjà que son calendrier est déjà bien garnis (Kraven le Chasseur de J.C Chandor est en tournage, Madame Web de S.J. Clarkson arrive).
La balle est dans votre (notre) camp.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Morbius