[TERRIBLE SEQUELS] : #19. Live Free or Die Hard

[TERRIBLE SEQUELS] : #19. Live Free or Die Hard

Copyright Twentieth Century Fox España

Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !
[TERRIBLE SEQUELS] : #19. Live Free or Die Hard
#19. Die Hard 4 - Retour en Enfer de Len Wiseman (2007)
À la différence de bon nombre de films traités au sein de cette section, force est d'admettre qu'il y a potentiellement un vrai débat quant à la présence de Die Hard 4 - Retour en Enfer de Len " I love my ex-wife Kate Beckinsale " Wiseman au sein de la longue liste de films y figurant, tant il est totalement compréhensible de se dire que ce quatrième opus de la saga initiée par John McTiernan, soit apprécié par beaucoup pour ses - maigres mais réelles - qualités.
Mais elle n'en reste pas moins justifié et/où justifiable compte tenu de son rapport aux trois premiers films, et de sa manière à pleinement jouer la carte du Bigger and Faster so Hollywoodien (une surenchère dans lequel se perdait déjà un peu le second film signé Renny Harlin), quitte à totalement rentrer en contradiction avec les fondements originaux autant de ses modèles, que du personnage de John McClane lui-même.

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À la décharge de Wiseman (et des scénaristes Mark Bomback et David Marconi), vouloir donner suite à l'une des - si ce n'est LA - plus grande trilogie du cinéma d'action de ces quarante dernières années, était une tâche si ce n'est titanesque, gentiment impossible sur le papier.
Si la démarche n'est pas vraiment à blâmer (vouloir produire in solide actionner sous fond de techno-thriller et d'apocalypse numérique, qui pointe furieusement les failles de notre société contemporaine), ni même son pitch louchant gentiment sur les films de McT (des terroristes/hackers mettent à sac les infrastructures gouvernementales US pour... de l'argent), c'est plus dans son exécution que le bas blesse, et pas qu'un peu.
Si les emprunts grossiers (mise en scène, répliques,...) passent encore, tout comme ses faux-pas techniques (une lumière qui pique la rétine en tête), en revanche ressortir la carte du sidekick dans ce qu'il a de plus irritant, ici un développeur très (trop) volubile et geek - pauvre Justin Long -, qui ne cesse de lui rappeler de manière affreusement pas subtile qu'il est trop vieux pour le monde moderne furieusement tourné vers la technologie (on est loin des petites piques des films précédents, là ça y va carrément à la fourche); ça tâche.
Idem pour ce qui est des quelques saillies machistes (le traitement du personnage de Maggie Q et les dialogues gênants qui vont avec) ou de son vilain calqué sur Hans Gruber (un terroriste volubile qui créer le chaos pour mieux servir ses intérêts, et qui kidnappe in fine l'une des femmes de la vie de McClane).

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Certains pourront arguer, sans fondamentalement avoir raison, que certaines punchlines font mouche (c'est en partie vrai) et que les scènes d'action s'avèrent efficaces, ce qui n'est pas totalement faux même si elles incarnent souvent soit une ressuscée de ce qui a déjà été fait auparavant, soit des expérimentations irréalistes (là où celles des trois premiers films tendaient à être crédible au maximum), transformant le héros en Superman du pauvre (cf. la scène de McClane sur un F-35); mais impossible de dénicher du positif dans le traitement foireux du Big John.
Insultant, plus ronchon voire même un doigt macho, il est la caricature parfaite du héros républicain gentiment réac, plus qu'il ne l'avait jamais été auparavant, nuisant dès lors furieusement au processus d'identification d'un spectateur qui ne reconnait plus vraiment son héros.
Miroir déformé d'un cinéma d'action à l'époque férocement influencé autant par les aléas de Jason Bourne que par ceux de Jack Bauer, Retour en Enfer, fait et écrit par des fans sincères mais qui se manquent complètement dans leur désir d'injecter tous les canons du divertissement popcorn des années 2000, amorcera sans le vouloir une lente dégringolade de la franchise, que le cinquième et immonde opus entérinera avec la finesse d'un pet gras de groupe dans une salle de réunion sans fenêtre.
Jonathan Chevrier
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