[CRITIQUE] : Jackass Forever

[CRITIQUE] : Jackass Forever

Réalisateur : Jeff Tremaine
Acteurs :  Johnny Knoxville, Steve-O, Bam Margera, Chris Pontius,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min.
Synopsis :
L'équipe originale de Jackass revient pour une nouvelle série de spectacles hilarants, follement absurdes et souvent dangereux, avec l'aide de nouveaux acteurs.


Critique :

À l'âge de la raison, la team Jackass célèbre son amitié dans d'innombrables actes fous où la douleur n'est finalement que la récompense de la joie d'être encore en vie et ensemble.
Et c'est tout ça #JackassForever, du trash, de la connerie mais aussi et surtout beaucoup de coeur pic.twitter.com/nGamyjkWaH

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 2, 2022

Bien avant que les bouffonneries stupides et souvent dangereuses ne deviennent un contenu hautement familiers sur YouTube, Twitter ou encore TikTok, il y avait Jackass (et Dirty Sanchez, sa version Lidl), une bande de cascadeurs amateurs/meilleurs copains qui s'abimaient volontairement leurs corps de la manière la plus absurde qui soit, uniquement pour le simple plaisir des autres - eux-mêmes mais aussi et surtout les spectateurs.
Passé d'une émission télévisée populaire sur MTV à une lucrative franchise cinématographique, où les défis physiques sont devenus encore plus ridiculeusement périlleux, l'oeuvre de Jackass semblait vivre de son bel héritage aussi bien viral (les innombrables calques sur internet) que sur grand écran (Eric Andre, que ce soit The Eric Andre Show où son Bad Trip, et qui assume totalement son affiliation), et n'appelait pas forcément à un come-back, d'autant que le poids des années commencent gentiment à se faire sentir pour toute la bande.

[CRITIQUE] : Jackass Forever

Copyright Paramount Pictures France


Mais la clique de Johnny Knoxville et Steve-O n'ont pas attendu de savoir si nous avions besoin de les voir torturer leurs corps et se tirer dessus avec des canons de plus en plus imposants : à une heure où les deux ans de pandémie nous ont littéralement lessivés, ils nous ont répondu par un put*** de oui gras et retentissant, avec un Jackass Forever aussi déglingué qu'il est d'une nostalgie hardcore émouvante, démontrant que même s'ils n'ont plus vingt ans, ils ont toujours la même âme de sale gosse maso et pervers qui les anime.
Si incroyablement stupide et trash qu'il en est constamment génial, le film - prétendument la dernière série d'escapades de ces doux cinglés - démontre comment cette fratrie (et surtout leur leader, Johnny Knoxville, toujours aussi charismatique) à refuser de laisser mourir l'esprit punk qui vibrait en elle, fustigeant la légende qui voudrait que l'on devienne plus sage avec l'âge.
Et il n'y a finalement rien de plus familièrement réconfortant à voir ces lascars jouer avec leurs organes génitaux (surtout Chris Pontius), provoquer dangereusement des animaux sauvages où se fourrer des pétards dans le fondement; ils n'ont jamais peur de s'amuser, de se faire rire les uns des autres et de repousser leurs limites, même si celles-ci impliquent de défier langoureusement la mort.
Mais chez Jackass, un mec peut se faire catapulter dans un plafond et aller bien dans la séquence qui suit, et il y a quelque chose de sain dans la joie simple, régressive et dénuée de toute négativité, que ces idiots s'apportent à eux-mêmes et à nous-mêmes par la même occasion, cet esprit burlesque et chaleureux d'être totalement conscient de faire ce qui est mauvais - et se faire du mal - pour procurer du bien.

[CRITIQUE] : Jackass Forever

Copyright Paramount Pictures France


Plus encore que par le passé, ce retour de Jackass a le pouvoir de nous ramener tendrement à une époque où nous étions tous, à différents degrés, des mômes qui pour tromper l'ennui inventaient des conneries aussi folles que ridicules avec leurs amis, car c'était la seule chose qui avait d'importance dans la vie - l'amitié.
À la croisée des chemins, ces grands gamins célèbrent leur amitié dans d'innombrables actes stupides et glorieux, où la douleur n'est finalement que la récompense de la joie d'être encore en vie et ensemble.
Et c'est tout ça Jackass Forever, du trash, de la connerie mais aussi et surtout beaucoup de coeur, et on les aime (vraiment) tous ses abrutis.
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Jackass Forever