[CRITIQUE] : The Contractor

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Tarik Saleh
Acteurs : Chris Pine, Ben Foster, Kiefer Sutherland, Gillian Jacobs, Eddie Marsan, Nina Hoss,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Après avoir été viré des Marines, James Harper rejoint une organisation paramilitaire afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il se rend en Pologne avec une équipe d'élite dans le cadre d'une mission visant à enquêter sur une menace mystérieuse. Mais Harper se retrouve seul et traqué au beau milieu de l'Europe de l'Est. Il va devoir se battre pour rester en vie assez longtemps afin découvrir les raisons de ceux qui l'ont trahi.


Critique :

Ravivant la flamme des thrillers old school made in 80s/90s, #TheContractor réussit l'équilibre précaire entre une action simple mais constamment lisible, une tension plutôt bien amenée et une dramaturgie palpable, le tout porté par un cast impeccable, dominé par un Pine habité. pic.twitter.com/ynbz0iFxf6

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 4, 2022

Arrivé un brin sur le tard dans la jungle Hollywoodienne, Chris Pine a déjà plus ou moins atteint l'âge mur et force est d'admettre qu'il lui sied résolument plus que le statut de jeune premier, tant il semblait toujours un poil trop dur à porter pour lui.
Jamais aussi bon que lorsqu'il s'éloigne gentiment des majors pour être dirigé par quelques cinéastes chevronnés que l'on aime tant (Carnahan, Zobel où encore Mackenzie), le bonhomme va nous revenir par deux fois ces jours-ci - et par deux fois sur Amazon Prime Vidéo - avec deux bandes tout droit sorties des 80s, Le Couteau par la Lame de Janus Metz Pedersen et donc The Contractor de Tarik Saleh, thriller musclé et old school sondant la reconversion forcée d'un Marines d'élite, en une fine gachette d'une une organisation paramilitaire qu'il rejoint avec un ami avant d'être trahi et laissé seul, traqué au beau milieu de l'Europe de l'Est.

Copyright Leonine


Si sa prémisse semble si ce n'est fatiguée, au moins gentiment familière, la péloche déroule néanmoins sa bosse avec une assurance rafraîchissante, ravivant la flamme des actionners passés qui critiquent les failles de l'armée américaine et le traitement/délaissement des soldats lors de leur retour à la vie civile, sans pour autant s'avérer anti-militaire dans son propos (il serait plutôt anti-propagandiste, pour être plus juste, ce qui est déjà un prisme plus audacieux que la moyenne).
Vissé sur un héros conditionné depuis tout petit à un être un Marine, au point d'être totalement désespéré lorsqu'il est mis hors service pour une sale blessure, la narration l'enferme lentement mais surement dans un étau d'inquiétude pour les siens qu'il ne peut se résoudre qu'à travailler sous le commandement d'un vétéran grisonnant qui sait - et profite - trop bien comment le gouvernement mâche et recrache des soldats décorés comme lui.
Et c'est à travers lui et la prestation habitée de Pine, que le film trouve si ce n'est son originalité, tout son intérêt tant son James Harper dénote des action men invincible, lui qui est aussi désabusé que profondément meurtrie.
Ne plus être un soldat de son propre pays l'a profondément meurtri, il a prit une véritable raclée physique et émotionnelle, et a totalement perdu confiance en un système qui a joué sur son patriotisme et l'a transformé en tueur à gages.

Copyright Leonine


C'est dans cet équilibre précaire, entre une action simple mais constamment lisible, une tension plutôt bien amenée et une dramaturgie palpable (toute la confusion, la frustration et la lassitude de James est parfaitement dépeinte), que The Contractor trouve son sympathique ton et se démarque de la concurrence, bien aidé également par une jolie galerie de seconds couteaux (de Ben Foster à Kiefer Sutherland en passant par Gillian Jacobs où encore Eddie Marsan).
Pas exceptionnel donc, mais un solide thriller qui vaut totalement l'investissement de temps qu'il demande.
Jonathan Chevrier