Réalisateur : Toby Meakins
Avec : Iola Evans, Asa Butterfield, Eddie Marsan, Robert Englund,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur, Drame.
Nationalité : Américain
Durée : 1h24min
Synopsis :
Tentés par un prix en espèces non réclamé, deux amis redémarrent un curieux jeu vidéo des années 80 et pénètrent dans un univers surréaliste où règne une terreur inédite.
Critique :
Partant pourtant d'un pitch sympathique, #ChooseOrDie et sa nostalgie racoleuse incarne in fine un petit bout d'horreur redondant et ronflant, un Qui veut gagner des millions interminable, pas dangereux et ni même mortel, ne jouant jamais la carte de la perfidie du dilemme moral. pic.twitter.com/QJZZU3o4Jx
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 15, 2022
La trilogie Fear Street et ses frissons nostalgiques convoquant les si bénies années 80 (elle-même bâtie sur les cendres du carton monumental Stranger Things), avait laissé l'idée que Netflix, même dans son esprit de production cinématographique úber fast food, pouvait habilement jouer la carte de l'horreur sans forcément trop capitaliser sur la nostalgie de ses abonnés.
Pas de bol, Choose or Die de Toby Meakins produit quasiment dans la foulée, ressemble au contre-exemple parfait des films de Leigh Janiak : une production furieusement générique et molle de la fesse, qui louche gentiment entre un pseudo " high concept " tout droit sortie des grandes heures de la j-horror (la technologie comme moteur/source de terreur), une ambiance de slasher so 80s et une resuscée de tout ce qu'il y a de pire - et donc à la mode - dans l'horreur ricaine (Action ou Vérité, Escape Room,...).
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Le genre horrifique a toujours eu une tendance a gentiment regarder/s'incliner vers le passé, et si cela se justifie parfois au coeur d'une narration qui ne fonctionnent que dans ce contexte temporel, d'autres convoquent ces réminiscences uniquement pour créer un semblant d'atmosphère racoleuse, au sein même d'une narration racoleuse (le boom des jeux rétro).
Double bingo là où il partait pourtant d'un pitch accrocheur (un jeu mystérieux et ancien avec une malédiction intégrée dans son codage, CURS>R, qui implique que les décisions prises au coeur d'une partie affectent également la vie réelle) avec un thème social intéressant dans son ADN (questionner l'héritage générationnel de l'injustice socio-économique outre-Atlantique) Choose or Die n'arrive jamais réellement à impliquer son auditoire tant il ne joue jamais sur la perfidie - pourtant essentiel - du dilemme moral qui se doit d'assailler son héroïne, tout autant qu'il se perd dans un sentiment de redite redondant façon Qui veut gagner des millions ? jamais dangereux ni mortel et interminable (avec des personnages paralysés devant leurs ordinateurs et des enjeux qui n'augmentent pas au fur et à mesure), dont le final trahit toute la logique du développement du personnage vedette.
Le plus effrayant dans tout ça, c'est que ses frissons fragiles laissent planer le doute quant à la création d'une franchise en cas de succès, et l'horreur du film est uniquement là...
Jonathan Chevrier