Un grand merci à Metropolitan Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Viva la vie » de Claude Lelouch.
« Tous les grands de ce monde ont d’abord fait un rêve »
Michel Perrin, important industriel, et Sarah Gaucher, comédienne renommée, n’ont a priori rien en commun… et pourtant, ils disparaissent mystérieusement tous les deux le même jour, à la même heure. Et, surtout, réapparaissent trois jours plus tard comme si rien ne s’était passé. Ce qui pourrait sembler n’être qu’une troublante coïncidence, mais le phénomène se reproduit à l’identique peu de temps après…
« Le mensonge n’est qu’un moyen de s’inventer une autre réalité »
Depuis ses débuts au milieu des années 60, Claude Lelouch a su développer un cinéma très personnel dans lequel il a principalement traité de deux thèmes particuliers. D'une part, la magie des grandes histoires d'amour, avec en filigrane la complexité des rapports hommes-femmes. Et d’autre part, un goût pour les personnages d'escrocs et de truands à la petite semaine, branquignols aux projets farfelus et souvent trop grands pour eux. Le premier thème donnera ainsi lieu à toute une série de mélodrames souvent flamboyants (« Un homme et une femme », « Un homme qui me plaît », « Un autre homme une autre chance ») tandis que le second, lui, a donné lieu à des comédies décalées et souvent loufoques (« L'aventure c'est l'aventure », « Smic Smac Smoc », « Le voyou »). Les deux univers se croisant de façon très occasionnelle (« La grande année »).
« Vous vous trompez : nous ne sommes pas dans un polar. Et encore moins dans une comédie musicale ! »
Tourné en 1984, « Viva la vie » est un film véritablement à part dans la filmographie très riche de Claude Lelouch en ce qu'il s'agit a priori de son unique incursion dans l'univers de la science-fiction. Presque une sorte d'ovni cinématographique (c'est le cas de le dire!). Une forme d’uchronie, imaginant une guerre froide à son point paroxysmique devant déboucher sur une apocalypse nucléaire imminente. Là, un homme et une femme sans liens apparents disparaissent et réapparaissent plusieurs fois de façon mystérieuse, laissant penser qu’ils sont victimes de phénomènes paranormaux. Ou extraterrestres. A moins qu'il ne s'agisse d'un coup monté pour distraire les médias et détourner l'attention des puissants d'une possible guerre. Promenant d'abord son spectateur dans un récit à tiroirs particulièrement labyrinthique, le cinéaste signe en fait - et contre toute attente - une farce d'anticipation improbable mais tout a fait drolatique (la salle secrète des espions cachée derrière les toilettes du restaurant!), dans laquelle il veut croire que les artistes, de part leur créativité et leur faculté a susciter les rêves, seront les vrais artisans de la paix dans le monde. D'ailleurs, Lelouch s'entoure pour l'occasion d'un casting de premier plan (Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Charlotte Rampling, Charles Aznavour, Françoise Fabian, Evelyne Bouix, Raymond Pelegrin...). Un film au final distrayant et très sympathique, bien que terriblement déroutant. A l'image de sa bande musicale (et de l’improbable chanson de l'alphabet).
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, et proposé en version originale française (2.0). Des sous-titres français pour malentendants et anglais sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une bande-annonce restaurée.
Édité par Metropolitan Films, « Viva la vie » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 10 mars 2022.
Le site Internet de Metropolitan Films est ici. Sa page Facebook est ici.