Si le premier opus, « Jean de Florette », était un drame autour du cynisme des hommes ; la suite est une tragédie grecque. Manon, la fille du bossu, va faire exploser tout un village complice du duo machiavélique (Papet – Ugolin) contre l’étranger (Jean de Florette) et qui plus est citadin. Deux raisons d’être traité avec dédain voire haïe par tout le village. Le crescendo de cette tragédie est mécanique jusqu’à un final terrible révélant les dégâts irréversibles engendrés par la bêtise des hommes. Une histoire maintes fois racontée, mais contée ici avec beaucoup de maestria. Quelques libertés prises avec le roman rendent la version de 1956 (de Pagnol lui-même) toujours intéressante à voir en complément. Ensuite, la distribution des Césars en 1987 reste une énigme. Emmanuelle Béart d’une beauté incroyable irradie la pellicule, elle hérite du César du second rôle; alors qu’à part gambader dans la garrigue et une réplique, son rôle est famélique ; la concurrence était faible cette année-là. Daniel Auteuil repartira avec celui du meilleur acteur alors que Yves Montand ne sera même pas nommé.
Un diptyque français devenu une référence du cinéma populaire
Sorti en 1986
Ma note: 16/20