Le cinéma iranien se porte très bien, a beaucoup à dire, et prend des formes très diverses prouvant la richesse culturelle persane. Pour « Hit the road », Panah Panahi, fils de Jafar, prend des chemins de traverse pour un film hors sentiers battus ayant un langage bien à lui. Entre drame et comédie douce-amère, ce film est un OVNI. Dès l’entame dans une voiture traversant l’Iran, on est enfermé avec une mère oscillant entre rires et larmes, un père avec une jambe dans le plâtre dont ne sait s’il est réellement blessé ou s’il s’agit d’un subterfuge, du fils aîné mutique mais dont on sent la souffrance, du petit dernier électron libre source de légèreté dans un voyage qui semble pesant et lourd, et un chien dont on attend la mort prochaine. D’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Fuient-ils et si oui quoi ou qui ? On se pose très vite ses questions ; on sent une tension, même si le film est très souvent léger. On attend des réponses que l’on n’aura jamais. C’est un road movie sans explication et hermétique tout comme le quatuor familial. La forme du film, décalé et entre rire et larmes, témoigne d’une volonté de Panah Panahi de faire du cinéma ; et on est reste captif du film, attentif mais surtout en attente de quelque chose qui ne viendra jamais. Du souffle tout au long du film mais un final asthmatique. Déçu au bout du compte par cette forme linéaire sans début ni fin. Heureusement que la mise en scène se renouvelle sans cesse ; et l’Iran est magnifié à chaque plan.
Un bel hommage à ce pays souvent présenté sous un angle pesant par son cinéma national.
Sorti en 2022
Ma note: 12/20